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Exposition La Folie en Tête, aux racines de l’art brut

Publié le 30 octobre 2017 par Framboise32

Exposition  La Folie en Tête, aux racines de l’art brut

La Maison de Victor Hugo à Paris présente l’exposition La Folie En Tête, aux racines de l’art brut à partir du 16 novembre 2017

A l’instar d’Entrée des médiums, en 2012, La Folie en tête propose d’explorer la constitution d’un nouveau territoire de l’art en s’ancrant dans la vie de Victor Hugo, douloureusement frappé par la maladie mentale de son frère Eugène et de sa fille Adèle. Il s’agit de suivre l’évolution du regard porté sur la folie au XIXe siècle, avec l’attention soutenue des aliénistes pour la production de leurs malades. Entre les Lumières et le Romantisme germe un nouveau regard sur la maladie mentale. Au cours du XIXe siècle, les œuvres des internés vont retenir l’attention des psychiatres qui les suscitent parfois à des fins « d’art-thérapie ». Ceux-ci deviennent les premiers collectionneurs. Leur souci de diagnostic et d’étude s’ouvrent peu à peu sur la conscience d’être face à un art véritable.
La folie devient l’emblème de ce romantisme que Charles Nodier qualifie de « frénétique ». Nodier écrit sur les « fous littéraires », mais surtout donne à la folie une place éminente dans son œuvre : La Fée aux miettes se présente comme le récit d’un lunatique de l’asile d’Édimbourg. La folie est volontiers l’explication rationnelle de l’irrationnel auquel le siècle ne croit plus. Ainsi, dans Inès de Las Sierras, l’apparition d’un spectre se révèle n’être que celle d’une folle que la pratique de son art – le chant – va guérir. Nodier fait ici entrer le visiteur de plain-pied dans le « traitement moral » et « l’art thérapie » avant la lettre. Plusieurs psychiatres collectionnent les œuvres de leurs patients, certains pour des raisons  scientifiques ou thérapeutiques, d’autres pour le simple plaisir de collectionner. Poussés par des efforts humanistes – ouverture des hôpitaux, traitement plus « humain » des malades mentaux –, ces premiers psychiatres-collectionneurs ont tenté de circonscrire un nouveau champ de recherche esthétique.

Aux racines de l’art brut

La « découverte » des productions des malades mentaux après la Première Guerre mondiale et l’« invention » de l’art brut par Jean Dubuffet après la seconde témoignent d’un fervent intérêt. Nombreux sont les artistes qui se sont intéressés, parfois passionnés pour les œuvres des collections Prinzhorn et Morgenthaler. On pourrait citer Paul Klee, Max Ernst – qui avait un projet d’ouvrage sur l’art des malades mentaux –, Salvador Dalí, Hans Bellmer enthousiasmé par les sculptures en bois de Johann Karl Genzel, Jean Tinguely par les dessins de Heinrich Anton Müller, ou encore Georg Baselitz, Walter Stöhrer, Jiri Georg Dokoupil, Arnulf Rainer, ou Richard Lindner à l’égard des travaux de Josef Schneller. Les œuvres provenant des hôpitaux psychiatriques sont redécouvertes sous l’impulsion de Harald Szeemann, qui présente en 1963 les réalisations d’Adolf Wölfli et de H. A. Müller au Kunstmuseum de Berne ainsi qu’à Bâle. Jean Dubuffet les a définitivement placées hors de l’hôpital en les intégrant dans le fonds de la Compagnie de l’art brut.

Le parcours de visite, organisé de façon chronologique à travers quatre grandes
collections européennes, met en lumière près de 200 œuvres parmi les plus anciennes
et peu ou pas vues en France. Clandestines, fragiles, faites sur les murs de l’asile ou
sur des matériaux de hasard récupérés en cachette, dessins ou peintures, broderies ou
objets. Chacune de ces œuvres nous ouvre un univers et nous plonge aux racines de l’art
brut. Les contraintes d’espace ont conduit au choix de quatre collections, significatives,
voire emblématiques, réparties géographiquement et chronologiquement : celles du
doxteur Browne, du docteur Maire, de Walter Morgenthaler et la collection Prinzhorn.
Refusant l’imagerie de la folie et sa mise en spectacle des troubles mentaux, l’exposition
s’ouvre sur l’évocation de Eugène, frère de Victor Hugo et de sa propre fille Adèle tous
deux atteints de troubles psychiatriques, entend ne montrer que l’œuvre des malades
et leur rendre hommage, en tant qu’artistes, comme à leurs thérapeutes.

Autour de l’exposition :

Visites conférences
29 novembre à 16h, 2 décembre à 13h et 16h, 20 décembre à 16h
Lecture
En partenarait avec Paris en Toutes Lettres et le cours Florent, lecture de textes des artistes patients par deux jeunes comédiens le 17 novembre à 18h30
Table ronde
Discussion sur les origines de l’art brut au travers des collections de psychiatres.
Concert
A partir des partitions du fonds du musée, concert au piano accompagnée par Sylvie Robert autour de la Folie

Maison de Victor Hugo – 6, place des Vosges-75004 Paris

Du  16 Novembre 2017 – 18 mars 2018


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