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King nous fait Danser de terreur avec le recueil de nouvelles « Danse Macabre », et on aime ça !

Publié le 29 octobre 2017 par Desmondagreen @DesmondGreen6

Tremblons un peu aujourd'hui avec le recueil de nouvelles de Stephen King " Danse Macabre " ! Très joli nom vous ne trouvez pas ? 😉

Danse Macabre est un recueil de nouvelles d' horreur de Stephen King, appelé Night Shift en anglais, et publié en 1978, avec une préface écrite par John D. MacDonald. La plupart était déjà sorti dans divers magasins à l'exception de " Celui qui garde le ver ", " Chambre 312 ", " Desintox Inc. " et " Le dernier barreau de l'échelle ".
J'ai plusieurs Stephen King à mon actif - même si cela ne se voit pas sur le blog car tous les articles ne sont pas encore sortis lol - et je trouve vraiment que le domaine de prédilection de Stephen King est le style " nouvelles " ! Bien que j'ai aimé les romans de ce grand monsieur (comme Désolation ou La Tour Sombre), les recueils de nouvelles sont bien souvent les plus captivants. Pourtant, je trouve qu'il est compliqué de réussir à maintenir le lecteur scotché sur une histoire courte, mais Stephen King y arrive avec brio, notamment dans ce recueil qu'est Danse Macabre. On a presque envie de relire dès que l'on a fini de parcourir la dernière page 😉 Il regorge de très bonnes histoires toutes aussi originales les unes que les autres.

" Celui qui garde le ver " est écrit sous forme de lettres extraites d'un journal.
En 1850, Charles Boone, accompagné de son serviteur, s'installe dans une demeure ancestrale de la famille réputée maudite par les habitants de la région de Jerusalem's Lot. Il va peu à peu découvrir l'étrange malédiction pesant sur sa famille.
Prémices du roman Salem's Lot, cette nouvelle est pour moi l'une des meilleures voire la meilleure du recueil. L'ambiance est pesante et accès horreur, on a envie de dévorer les pages sans s'arrêter et franchement ça donne la chair de poule. On sent vraiment le clin d'œil à H.P. Lovecraft et au mythe de Cthulhu. L'aspect " lettre " permet une lecture facile et rapide, voir presque addictive. On est passionné et on se prend à imaginer être le vrai correspondant :p

" Une salle grippe " a plus ou moins servi de base pour Le Fléau.
Des adolescents survivants d'un virus ayant éliminé la majeure partie de l'humanité se sont regroupés. Tous pensent être immunisés contre ce virus mais il s'avère que ce n'est pas le cas de tous.
Plus dans la veine Science-Fiction post-apocalyptique, ce n'est pas mauvais. On s'intéresse assez au personnage et au monde dans lequel ils évoluent. Toutefois ça ne m'a pas touché plus que cela.

" Comme une passerelle " nous présente un astronaute qui a été exposé à un mutagène extra-terrestre et qui voit ses mains se couvrir d'yeux qui servent de passerelle à une intelligence extra-terrestre. Celle-ci prend progressivement le contrôle du corps de l'astronaute.
Ici c'est un mélange d' horreur et de science-fiction. L'histoire est vraiment excellente, on la suit avec plaisir. Elle nous surprend à chaque étape avec suffisamment d'horreur pour nous faire frémir - des yeux sur les mains c'est quand même pas cool du tout :p - et un enchainement qui se fait naturellement pour nous donner envie d'avancer. La fin encore une fois fait penser à du Au-delà du réel, avec un dénouement loin d'être attendu et surtout, loin d'être positif comme d'habitude concernant ces petites pépites de King :p

" La presseuse " m'a laissé perplexe. Dans cette histoire un inspecteur de police enquête sur une série de morts bizarres survenus dans une blanchisserie, et toutes causées par la même machine.
Alors là, celle-là, je ne sais pas trop quoi en penser :p L'idée est sympa, l'histoire se lit bien, facilement, mais pour ce qui de l'idée je trouve que c'est vraiment série B à mort, et un peu too much pour moi. Je n'ai pas franchement accroché même s'il faut avouer que Stephen King surprend vraiment avec le mélange démoniaque/horreur de cette nouvelle.
Il est intéressant de savoir que King s'inspire de son expérience professionnelle car il a travaillé dans une blanchisserie industrielle au début des années 70. La blanchisserie Blue Ribbon apparait également dans les romans Carrie et Chantier.

" Le croque mitaine " parle d'un homme dont les trois enfants ont tous été tués, et qui raconte son histoire à un psychologue.
Très bien trouvé, et la chute est surprenante ! J'adore ! On ne regrette vraiment pas cette lecture. Il y a un petit côté psychologique et troublant où le rideau tombe vraiment au dernier moment.

" Matière grise " est l'idée la plus étonnante. L'une des meilleurs nouvelles de ce recueil.
Les habitués d'une épicerie se rendent au domicile d'un homme vivant en reclus et dont le fils affirme qu'il s'est transformé en créature grise et spongieuse. Après avoir bu une bière éventée :p
Quelle idée de fou ! Là King m'a bluffé, il fallait vraiment y penser. L'ambiance est particulièrement pesante, presque malsaine, et l'horreur est bien présente. Après la lecture de Matière Grise on se dit que l'on ne verra plus les bières du même oeil 😉 Quant à la fin, elle laisse réfléchir, et imaginer le pire !

" Petits soldats " est une autre des nouvelles dont le pitch m'a bluffé !
Un tueur à gages reçoit un paquet contenant une boîte de petits soldats. A son grand étonnement, ces petits jouets se mettent à l'attaquer !
Une idée fabuleuse, qui fait penser à de la série B de base, mais qu'est-ce que c'est bien trouvé, on en rigole même tellement l'idée est surprenante ! Imaginez, une boite de petits soldats de plomb qui prennent vie. Il y a toutes les factions, les mitrailleurs, les bazookas, un vrai bonheur, et le fait de les voir affronter un tueur à gage, c'est réellement tripant ! Une nouvelle fantastique et bien trouvée. Encore une fois il fallait trouver l'idée, et surtout transformer des jouets que tous petits garçons ont possédés, en quelque chose d'extrêmement dangereux :p Je trouve que le pitch aurait pu parfaitement marcher pour les Contes de la crypte 🙂

" <Poids lourds " est une histoire bien connue, celle où les véhicules prennent vie pour tuer les humains :p
Un groupe de personnes se retrouve piégé dans un relais routier après que tous les camions de la station se soient subitement animés et se soient mis à tuer toute personne croisant leur route.
Très série B, j'ai trouvé ça sympa même si cela ne reste pas en tête. Une très belle image du principe esclave de sa création.

" La corniche " présente un truand qui propose un pari à l'amant de sa femme : s'il parvient à faire le tour extérieur de son appartement par l'étroite corniche située à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol, il le laissera partir avec sa femme.
Bof, ça se lit facilement mais on se doute très bien de la fin dès les premières pages. Un style un peu suspense/thriller sans horreur ou fantastique. Ça ne passionne pas. Franchement pas indispensable.

" La pastorale " nous présente un homme qui s'adresse à une étrange entreprise de services de jardinage pour tondre sa pelouse.
Complétement tordu, mais . Un épisode parfait pour Les Contes de La Crypte ! Une idée de fou, particulièrement sanglante, et tout ça alors qu'il voulait juste tondre sa pelouse :p Très bon et à lire absolument !

" Desintox Inc " nous raconte l'histoire d'un homme qui veut arrêter de fumer. Pour cela il fait appel à une société privée qui présente un taux de réussite impressionnant. Mais les méthodes de cette société se révèlent être assez radicales.
Dans le style thriller, que je trouve quand même un peu horrifique, mais avec une idée de punition corporelle transposée pour arrêter de fumer. J'ai beaucoup aimé. Cette nouvelle fait même rire tant elle est sadique ! Une merveille !

" L'homme qu'il vous faut " m'a vraiment fait penser à un épisode des Contes de la Crypte que j'ai vu il y a bien longtemps.
Une étudiante ressent une attraction irraisonnée pour un jeune homme qui semble la comprendre mieux que personne. Celui-ci est en fait amoureux d'elle depuis l'enfance et utilise la magie noire pour arriver à ses fins.
Bien trouvé, sympa, sans pour autant être particulièrement accrocheur.

" Les enfants du maïs " nous emmène dans une zone perdue au beau milieu du Nebraska. Un couple arrive dans une petite ville qui semble abandonnée mais est en fait habitée par une communauté d'enfants qui n'obéissent qu'à leurs propres rituels.
Il y a une ambiance très pesante. Je ne trouve pas qu'il y ait vraiment beaucoup d'horreur. Ce qui terrifie est plutôt psychologique, avec une plongée dans un milieu inconnu qui nous terrorise sachant pertinemment qu'il va y avoir une fin ou des gens vont mourir.
L'idée est bien trouvée et fais froid dans le dos rien qu'à l'idée d'aller se promener dans une ville perdue au milieu des Etats-Unis.

" Le dernier barreau de l'échelle " est une nouvelle où un homme, dont la sœur vient de se suicider, se remémore des souvenirs d'enfance avec elle et notamment la fois où il lui avait sauvé la vie.
C'est pour moi une première incursion de la part de King dans un genre qui n'est pas son terrain de prédilection, à savoir les histoires réalistes. Ici, " Le Dernier Barreau de l'échelle " est plongé dans le registre de la tristesse, le sentimentale, la réflexion sur la vie, pas le moins du monde dans la veine du surnaturel. J'avoue que ça désarçonne et que ça présence choc dans ce recueil. C'est un ovni qui n'est pas mauvais, bien écrit et touchant, mais que l'on n'apprécie pas à sa juste valeur au vu de tous les récits d'horreur qui l'entoure. Si on lisait un recueil d'histoire axées sur le " réel " ça aurait été bien mieux, mais la non.

" Un dernier pour la route " se déroule dans un bar où le patron et son dernier client voient arriver un homme à moitié congelé par le blizzard qui leur demande de venir l'aider. Sa voiture s'est retrouvée enneigée près de la ville abandonnée de Jerusalem's Lot et afin de protéger sa femme et sa fille, il les a laissés dans la voiture. Arrivés à la voiture, ils vont très vite comprendre qu'ils ne peuvent plus rien pour elles.
Nous nous retrouvons encore une fois dans les environs de Jerusalem's Lot. Un vrai nid à bonnes idées ce petit village 😉 Sans grande particularité, l'histoire est tout de même bien sympa, très bien écrite et nous plonge dans une ambiance de vampire, d' horreur et de neige qui nous enveloppe sans difficultés.

" Chambre 312 " nous présente un jeune homme qui décide d'euthanasier sa mère qui se meurt d'un cancer depuis plusieurs semaines.
Nouvelle incursion dans le domaine du réaliste après " Le Dernier Barreau de l'Echelle ". Encore une fois je ne sais pas trop quoi en penser. Entouré d'horreur, on arrive avec l'esprit en mode flippe et là on bascule sur une histoire triste - d'après ce que j'ai pu lire elle est basée en partie de sa vie car inspiré de la mort de sa mère, une fiction curative écrite au lendemain de sa mort - réaliste et qui atteint un sommet émotionnel. Ça trouble mais pas dans le bon sens. Bien que l'histoire soit de qualité, je maintiens qu'elle n'a rien à faire dans un tel recueil et aurait dû faire partie d'un recueil d'histoire " réalistes ".

Danse Macabre est particulièrement conséquent avec 20 nouvelles ! Dans tout cela il y a du bon et du moins bon, mais aucune n'est vraiment mauvaise, loin de là. King nous offre un recueil particulièrement fourni avec beaucoup de styles, de l'horreur, de la science-fiction, du thriller où on retrouve des démons, des vampires, des extraterrestres et j'en passe. Danse Macabre comble à tous les niveaux. Bien que " Le Dernier Barreau de l'Echelle " et " Chambre 312 " n'aient pas à mes yeux leur place dans ce recueil, l'ensemble est tout de même bien cohérent et nous fais voyager dans différents niveaux de l'horreur. Très bien écrit, dès que l'on attaque une histoire on a du mal à la lâcher. Pour moi l'un des meilleurs recueils de nouvelles de Stephen King (et même parmi les autres auteurs) que j'ai pu lire.
Un beau 18/20 pour cet œuvre qui ouvre une fenêtre sur l'horreur du Maître King !
Je conseille vivement ce recueil de nouvelles à tout fan de King et fan d'horreur 😉

Enjoy !
Et frissonnez bien 😉
A bientôt,

D.A.G.


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