C'est un nouveau " lab-on-a-chip " ou dispositif sur puce connecté à un smartphone, capable de détecter rapidement plusieurs agents pathogènes, qui nous est présenté par une équipe de Université de l'Illinois à Urbana-Champaign. Cette nouvelle plate-forme de diagnostic des maladies infectieuses présentée dans les revues Analytical Chemistry and BioMedical Devices est utilisable quel que soit l'environnement de soins, il suffit d'un smartphone associé à ce kit de test au format d'une carte de crédit.
Les maladies infectieuses demeurent les principaux facteurs de décès et d'incapacités dans le monde et la récente épidémie d'infection à Zika a révélé l'immense besoin de tests simples, sensibles et faciles à lire. L'infection à Zika est un bon exemple d'utilisation possible de ce test : non seulement l'infection par le virus Zika est devenue un problème mondial mais elle partage de multiples symptômes avec d'autres maladies telles que la dengue et le chikungunya. Son diagnostic rapide et précis est nécessaire pour différencier ces infections et de pouvoir ainsi opter pour le bon traitement. Ici, les résultats des tests démontrent l'efficacité du dispositif à détecter et distinguer 4 maladies respiratoires chez les chevaux, mais également, in vitro, à détecter et quantifier la présence de virus Zika, de la dengue et du chikungunya dans une gouttelette de sang.
Ce système portable et intelligent, à faible coût, constitue une solution prometteuse pour relever les défis posés par le diagnostic des maladies infectieuses, en particulier dans les environnements à ressources limitées ou dans les situations où le résultat est nécessaire immédiatement. L'intégration de l'outil de diagnostic à la technologie mobile permet de dispenser des soins personnalisés aux patients et facilite la gestion de l'information pour les organisations ou les professionnels de santé. Enfin, l'agrégation de ces données peut également contribuer à la surveillance épidémiologique.
Le dispositif peut détecter simultanément plusieurs agents pathogènes via un protocole de test unique, ce qui réduit les coûts, permet de gagner du temps et préciser le pathogène en cause en cas de symptômes associés à plusieurs types d'infections. Le système utilise un smartphone pour prendre et interpréter des images en temps réel d'une réaction d'amplification enzymatique qui se déroule sur une puce microfluidique en silicium qui génère une fluorescence verte et affiche une lecture visuelle du test.
La technologie est destinée à permettre aux cliniciens de diagnostiquer rapidement les maladies, à la fois au cabinet, en centre ou en établissement de santé ou sur le terrain, de manière à pouvoir prendre des décisions plus précoces et plus éclairées sur la prise en charge des patients. L'outil s'avère donc prometteur non seulement pour le traitement des patients mais également pour un meilleur contrôle des épidémies.
" Ce dispositif modifie les règles de jeu. Il suffit d'une goutte de liquide organique (...) Nous ne pouvons pas arrêter les virus et les bactéries, mais nous pouvons diagnostiquer plus rapidement. Un bénéfice évident pour l'humanité ", concluent les chercheurs.
Équipe de rédaction Santélog