Sur des terres gorgées de vignobles et de ce soleil méditerranéen, l’Aude dispose d’atouts historiques majeurs directement liés avec le destin de tout un peuple, les cathares, qui voulaient revenir à la pauvreté et la pureté originelles de l’Église. Leurs lieux de vie et de défense, autrefois appelés castrums, furent confisqués, détruits et reconstruits suite aux croisades diligentées par le Roi de France, pour en faire des forteresses royales dans le but de défendre la frontière face au Royaume d’Aragon. Ce sont ces richesses patrimoniales et architecturales qui visent une reconnaissance internationale via la candidature commune, sous l’égide du Conseil Départemental de l’Aude, de huit de ces châteaux-sentinelles, en vue de leur inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un projet de candidature poétiquement baptisé les “Citadelles du Vertige”.
Les fortifications cathares, structures toutes en hauteur, récupérées par le Royaume de France
Victimes de leur conception différente du catholicisme, ces “hérétiques” comme le nommait le Pape, ont jalonné leur aire d’occupation de nombreux châteaux juchés sur les flancs de “pogs” (montagnes en occitan).
Cette perspective de défense ne les ayant malheureusement pas préservé des multiples assauts des deux croisades ordonnées par le Saint-Siège et exécutées par le roi de France Philippe Auguste, au début du XIIIème siècle, ordonnant l’abjuration de leur foi ou le bûcher.
Il y eut des sièges dont Montségur en 1244 et celui de Quéribus en 1255 qui permit de définir les contours de la frontière établie en 1258 par le traité de Corbeil. Dès ce moment, on renforce les fortification en vue d’attaquer Barcelone et Girone.
Toutes ces cités cathares tombèrent sous le joug royal qui entreprit leur destruction et la construction de forteresses royales, en leur lieu et place, et du coup nommées à tort châteaux cathares, pour assurer une défense du Royaume de France face à la menace du Royaume d’Aragon.
Le plus bel exemple est sans nul doute Carcassonne, et ses immenses fortifications quasiment fidèles à leurs origines après certes plusieurs rénovations dont la phase notable opérée par Viollet-Le-Duc au 19ème siècle.
D’autres citadelles haut-perchées ne subirent pas le même sort et furent soumises aux dégâts du temps. Elles restent néanmoins actuellement des lieux incontournables dédiées à la visite.
Une étape de plus dans la reconnaissance de ce patrimoine international inestimable
Partant de ce constat de patrimoine inestimable, le Conseil Départemental de l’Aude accompagné d’un Comité d’Experts ont entrepris de porter candidates un ensemble de 8 de ces forteresses royales, situées sur l’Aude, dont Carcassonne, et une en Ariège, au registre du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que “bien en série”, justifiant de l’aspect unique au monde de cette première construction en série inspirée du modèle de fortification instigué par Philippe Auguste.
Une analyse comparative mondiale se doit d’être menée afin de montrer qu’il n’y ait donc aucun autre bien en série à gestion centralisée sur la liste du patrimoine mondial.
Ce qui fait suite à la première nomination nominale de Carcassonne à ce prestigieux registre en 1997, démarche complétant ainsi cette dernière.
Initié en septembre 2010, le projet de candidature à l’UNESCO de Carcassonne et ses “cinq fils”(Aguilar, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus, Termes), surnoms attribués à cinq châteaux alentours, ajoutés de ceux de Montségur et Lastours, a passé une étape supplémentaire en Avril 2017 en passant sur la liste indicative de l’organisme qui a validé la valeur universelle exceptionnelle, et à présent en préparation du plan de gestion qui stipule la protection et la conservation du monument et de la cohésion de la zone tampon alentour, base de critères d’attribution du label qui regroupe dix critères dont la candidature du groupement de Carcassonne répondant d’ores et déjà à deux, alors qu’il en suffit d’une pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial, cette justification faisant l’objet d’un dossier très complet et doit s’accompagner d’un plan de gestion.
Sachant que deux candidatures peuvent être proposées auprès de l’UNESCO par an par l’État français, mais à partir de 2020, seule une sera autorisée. Puis, la candidature est soumise à une évaluation technique, assurée, pour les biens culturels, par une organisation consultative, l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites). Et enfin, après expertise, et au plus tôt 18 mois après le dépôt de candidature, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO rend sa décision lors de sa session annuelle. Il peut accepter ou refuser l’inscription au registre du patrimoine mondial, mais aussi différer sa décision en demandant de plus amples informations.
Un projet de candidature sonnant l’élan de tout un territoire
Une démarche, fruit d’un consortium composé de 13 universitaires, allant de pair avec le plan départemental Aude 2030, visant à planifier des investissements échelonnés et destinés à la valorisation du patrimoine, déjà bien mis en exergue à travers le programme « pays
cathare », via création notamment de la marque Pays Cathare®, par le département de l’Aude, participant alors d’une démarche originale de développement local, en appui au développement économique et à la
structuration sur les territoires des filières agro-alimentaires et touristiques de la zone.
En parallèle, depuis 25 ans, les châteaux et abbayes ont bénéficié d’efforts considérables de conservation et de mise en valeur, via plus de 33 millions d’euros d’investissements dans la rénovation.
L’inscription au patrimoine mondial UNESCO offrirait ainsi une reconnaissance « universelle » et un formidable levier de développement touristique et économique à la région. Elle se traduit généralement par une augmentation de 20 à 30 % de la fréquentation touristique. À titre d’exemple, la cathédrale d’Albi, classée en 2010, est passée de 580 000 à 750 000 visiteurs en cinq ans.
Des forteresses ayant un usage pour la plupart strictement militaire
À partir de la moitié du 13ème siècle, ces châteaux seigneuriaux passent sous le joug royal et sont entrepris des travaux d’envergure afin d’adapter ces forteresses aux ambitions militaires royales, avec le recours d’une importante main d’œuvre locale qualifiée. Il n’était pas rare d’avoir des chantiers impliquant une cinquantaine d’artisans et une vingtaine de tailleurs de pierre puisque la pierre de taille permettait d’économiser le liant dont la chaux qui freinait une construction rapide puisqu’il met du temps à sécher.
Le dossier présenté ici indique pour la plupart partageant une histoire commune, datant du 13ème siècle et abritant le plus souvent des hérétiques.
Une raison architecturale également commune dite philippienne, sous l’impulsion de Philippe Auguste et ses tours rondes, empêchant les angles morts, et ses barbacanes adaptées aux structures locales notamment mais plutôt développée à partir de Saint Louis et jusqu’à Vauban, passant d’une défense passive à une défense active.
Le traité de Meaux-Paris en 1229, installe Carcassonne comme sénéchaussée royale, à la tête de cette ligne de défense du territoire face à l’Aragon. L’arsenal de Carcassonne va approvisionner, en munitions et vivres, ces différents châteaux, qui furent classés assez tôt monuments historiques dans les années 1900 dont Montségur menait le bal.
Carcassonne, tête de lance de la candidature UNESCO
Cette deuxième labellisation UNESCO permettrait ainsi une reconnaissance de ces sites au titre de patrimoine de l’Humanité, avec la Cité de Carcassonne considérée comme la Clé du Languedoc.
Une fortification constituée en trois enceintes concentriques, ou en “poupées gigognes” faites d’ouvrages du fin 13ème et début du 14ème siècles, bâties sur ce fameux modèle philippien dont cette Tour Narbonnaise, participant à la proclamation d’une nouvelle autorité.
Il s’agit d’une architecture importée supplantant l’architecture vernaculaire puisqu’impliquant des ingénieurs du Roi, comportant un renforcement des remparts d’une longueur de près d’un kilomètre, d’un aspect assez homogène, protégeant près de 4 hectares intramuros.
Viollet-Le-Duc opéra une rénovation fidèle aux origines, rajoutant des ardoises sur les différentes tourelles ayant vu leur toiture disparaître. Il fut mis à l’honneur lors de la première inscription à l’UNESCO de la Cité en 1997 comme “ville historique fortifiée” et rendit hommage à l’innovation de la construction de la citadelle qui jouissait d’un système défensif actif.
Ce projet de deuxième inscription vise à démontrer que derrière ce réseau de châteaux établis par le pouvoir royal raisonne une certaine logique entre eux, avec une architecture le plus souvent commune, définie comme “philippienne” avec un renforcement des remparts, un éloignement volontaire des habitations ainsi qu’une présence réduite des garnisons sur place à une vingtaine de têtes avec leurs proches. Ces “châteaux-sentinelles” montrèrent leur efficacité puisqu’ils subsistèrent durant 4 siècles jusqu’au déplacement de la frontière plus au sud par le Traité des Pyrénées.
Du gothique à tout bout de champ, emblématique de l’époque capétienne apportant son lot de prouesse technique grâce aux croisées d’ogives mais également esthétique puisqu’embellissant les édifices par la majestuosité de ces voûtes monumentales renforçant ces citadelles de plusieurs niveaux.
Une fois intégrée au Royaume de France en 1226, la Cité de Carcassonne devient une véritable place forte, sous les règnes de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel, se mûre de deux enceintes séparées par des lices, ayant vocation de ralentir l’ennemi et d’opérer sa technique de défense active.
Les parois faites de grès, sensibles à l’humidité, extraites sur site, furent rénovées par du grès provenant de carrières nouvellement ouvertes (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Une édification de la ville basse, ou bastide, en 1248 avec des rues perpendiculaires comme à Manhattan, où le pouvoir royal se sert de cette opportunité de transférer les habitations de la ville forte pour être convertie en forteresse.
On dédie ce site à l’illustration de l’architecture capétienne (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
La Cité Comtale conserve des vestiges de toutes les époques, dont les styles se cotoient, à l’instar des murs antiques faits de béton romain (un mélange de chaux et de mortier), pouvant être recouverts de tuiles bourguignonnes, moins chères à l’achat et reflet de la campagne de dérestauration entreprise entre les années 1950 et 1980.
Par ailleurs, des fouilles archéologiques initiées dans les années 1980 dévoilant ces vestiges de mosaïques du 1er siècle composées de marbre rouge du Languedoc (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Lastours et ses quatre tours indépendantes
Idéalement implanté sur un site de façon opportuniste, à 300 mètres d’altitude, au sommet d’une crête d’un éperon rocheux de 600 mètres de long et 250 mètres de large, les quatre châteaux de Lastours (Cabaret, Surdespine, Quertinheux et la Tour Régine), dotés de tours circulaires cernées d’une vaste courtine, étaient maintenus avec en leurs seins quatre châtelains, qui se partageaient un petit espace et se soutenaient les uns les autres (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
De nombreuses principautés, quasi indépendantes, jalonnent ce territoire au 12ème avec deux grandes familles qui se la partagent, les comtes de Barcelone et ceux de Toulouse qui se jouent d’alliances. Ils se partagent le débouché de la Vallée du Rhône.
40 années de fouilles ont permis de découvrir des maisons de grande taille organisées autour des seigneurs de Cabaret, qui basent leur défense sur la solidarité locale. A contrario d’autres châteaux isolés comme Quéribus. L’organisation des pentes en terrasses témoignent de l’activité agricole ancienne, autour d’elles s’était organisé un village castral doté de différents faubourgs, entre le milieu du XIème siècle et la première moitié du XIIème siècle, en contrebas du château primitif de Cabaret. C’est sur ce sujet que Marie-Élise Gardel travaille sur l’aspect archéologique depuis 1987.
Cabaret étant un centre important d’activité religieuse des “bonshommes”, abritant de nombreuses “maisons cathares” dont certaines tenus par des “parfaites” pratiquant notamment l’artisanat textile.
Cabaret est victime des assauts répétés des croisés dont fut à la tête Simon de Montfort en 1210 et 1211, avant que ce fief soit récupéré par les seigneurs de Cabaret en 1220, accueillant de nombreux réfugiés cathares, le site faisant office de tête de pont de la résistance languedocienne à la croisade du Roi de France.
En 1230, le village perché s’arrête car totalement détruit par les villageois qui se sont rendus, enfuis sans avoir le temps d’emporter leurs objets domestiques et se déplacent plus bas à Rivière, laissant place aux châteaux sentinelles, peu enclins à s’encombrer d’un village à proximité.
Enfin, en 1238, est ordonnée la transformation des châteaux en forteresses royales, actuellement visitables.
Dans un pays sous l’autorité capétienne, le site de Lastours est entouré de mines de fer et fut doté d’une défense de fer puisqu’il fut attaqué trois fois mais n’a jamais failli (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
La présence de la poudrière marque l’ampleur du stock d’armurerie et de munition à disposition des soldats. Par ailleurs, on sait qu’il est occupé depuis la nuit des temps comme en témoigne la Princesse aux Colliers, présente aux alentours d’il y a plus de 1500 ans avant JC autour de cette grotte (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Le château de Quéribus qui fut toujours isolé et jouit de sa vue pour y poser une garnison ainsi qu’une sentinelle de surveillance, se situe sur des routes où les seigneurs s’enrichissaient par le prélèvement d’un impôt sur les routes de commerce (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
On y retrouve des traces carolingiennes du fait de l’aspect stratégique des cols.
En 1232, l’Inquisition est lancée contre les cathares à Toulouse pour échapper à l’arbitraire des troupes royales contres les occitans. La mission fut confiée aux dominicains, première police de répression de mode moderne, les inquisiteurs seront les premiers à travailler par écrit.
Doté d’une taille originelle de cinq étages, montrant le surdimensionnement des ces bases de garnison, ce château-sentinelle offrait à ses occupants tout le confort moderne et toutes les conditions pour se défendre au mieux, dont son immense poudrière bien ventilée et le panorama donnant une visibilité jusqu’au Mont Canigou (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
En 1280, une grande expédition royale a eu lieu de Philippe Le Hardy, sur Girone avec 50000 soldats dont ces différents châteaux juchés sur des prémontoires servant de base arrière (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Les croisées d’ogives, malgré leur aspect esthétique de style gothique, étaient purement fonctionnelles et n’avaient pour unique but de structurer le plafond.
Peyrepertuse
Une chapelle de style roman, du 12ème siècle, fut maintenue lors de la prise de contrôle du lieu par le pouvoir royal (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Les seigneurs se rendent sans combat en 1240 et ce devient ensuite forteresse royale, supplantant les murs d’origine avec un châtelain pas forcément, issu de la noblesse, aux manettes.
Le site comprend une importante capacité de stockage, provenant majoritairement de Carcassonne dont des masses de Carrier, de l’armement, des chapeaux de fer, des arbalètes dont un stock important de carreaux.
Un site sur plusieurs niveaux montrant l’envergure de la surface occupée, n’ayant rien à envier à Carcassonne et asseyant la puissance royale qui construit le site grâce aux carrières éphémères extraites à même la roche par de la main d’oeuvre le plus souvent locale (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Montségur, lieu de mémoire cathare
Montségur est connu pour être un haut lieu du catharisme, puisqu’étant sa capitale de 1204 à 1244.
Néanmoins, les premières traces humaines proviennent de plus de 4000 ans.
En l’an 1204, Montségur fut reconstruit et on ne retrouve pas ce que les cathares ont retrouvé.
Le lieu va devenir un castrum, ville fortifiée, refuge sur une montagne toute en longueur qui s’étire à l’Est sur 800 mètres de long et 400 mètres jusqu’au Rock de la Tour. De ce village fortifié, il n’en reste rien puisque les croisés ont tout rasé et ont reconstruit une nouvelle fortification.
Après un long siège de 11 mois, en 1243, bien documenté grâce à de nombreux résultats de fouilles. Suivant plusieurs mois d’atermoiements, un commando de 15 montagnards, gascons, furent recrutés pour escalader le Roc de la Tour permettant l’installation des catapultes des croisés impliquant des combats terribles et de nombreux boulets projectés.
Suite à la trêve, il n’y aura pas de cathare abjuré et ils furent rejoints au bûcher par des catholiques qui se sont convertis par solidarité, après un baptême cathare dit consolamentum.
Avec la fin de Montségur, la “synagogue de Satan”, ce fut la fin du berceau du catharisme.
Guy de Lévis fut nommé seigneur de Montségur, sans y être allé. C’est son descendant Guy 3 qui se consacra à la reconstruction du site, aidé par le Roi d’Aragon.
Abandonné au 17ème siècle et remis en selle par un pasteur protestant, le lieu accueille aujourd’hui près de 56000 visiteurs par an.
La citadelle possédait un atrium et des toits avec des tuiles canales jetées lors des fouilles des années 50, ainsi qu’un diaclase parfaitement droit. Le bâtiment disposait d’un confort notable dont une salle seigneuriale, une chapelle, une écurie et une cuisine. Un vrai château de montagne, plus abouti dans sa confection qu’une caserne, puisqu’entouré de charpentes, d’où l’incendie du 15ème siècle.
Les premières fouilles officielles furent le fruit d’un général allemand Otto Rhan, proche d’Himmler, persuadé que le Graal s’y trouvait conservé par les cathares. Ceci incitant des groupes de visiteurs montant en tenue missique, des rosicruciens, néotempliers.
Autre point d’intérêt majeur, le Solstice solaire se logeant annuellement le 21 juin, attirant un certain nombre d’amateurs de “communion avec le Soleil”.
De nombreux fragments de pièces archéologiques (notamment religieux dont des fragments de croix, un plat de quête en laiton de l’époque François 1er) ont été retrouvés hors stratographiques.
Les autres sites de la sélection:
En 1262, Louis IX intègre le château, poste de guet idéal pour surveiller les Corbières, dans le système de forteresses royales chargées de défendre la nouvelle frontière issue en 1258 du traité de Corbeil. Si l’enceinte intérieure semble s’identifier avec le château initial et pourrait être datée du XIIe siècle avec des adjonctions postérieures, l’enceinte extérieure est vraisemblablement due aux maîtres d’œuvre du roi de France, dans le dernier tiers du XIIIe siècle-début du XIVe siècle (souches tronconiques à bossage, archères philippiennes…) (Crédits photo: Vincent Photo, département de l’Aude).
(Crédits photo: Vincent Photo, département de l’Aude).