Deux informations émanant de l'entreprise ferroviaire.
D'un côté, elle annonce avoir réalisé un bénéfice net de 567 millions d'euros et de l'autre, elle confirme avoir supprimé plus de 1800 postes en France et freiné les augmentations de salaire.
La SNCF a laissé derrière elle sa perte colossale de 2015 pour retrouver la rentabilité en 2016, grâce notamment à d'importants gains de productivité et à la croissance de ses activités internationales.
La SNCF a " fait face à un environnement épouvantable ", entre inondations, grèves, attentats, et difficultés dans certains secteurs économiques, a commenté à l'AFP le président du conseil de surveillance, Frédéric Saint-Geours. Coût estimé de ces événements : 700 millions d'euros. Mais " on a fait 825 millions (d'euros) de progrès de productivité, assez largement au-dessus de ce qu'on s'était fixé ", soit 750 millions, a-t-il fait valoir.
Le chiffre d'affaires a quant à lui augmenté de 2,8% à 32,3 milliards d'euros, tiré notamment par une acquisition aux États-Unis. En tout, un tiers du chiffre d'affaires du groupe est réalisé à l'international. Le montant total des investissements s'élève à 8,6 milliards d'euros - dont 90% en France - en hausse par rapport à 2015 (8,2 milliards), mais légèrement en-deçà des 9 milliards prévus. Parmi ces investissements, 5,2 milliards ont été consacrés au réseau, un niveau " pas vu depuis 40 ans ", a commenté auprès de l'AFP le président de SNCF/Réseau, Patrick Jeantet.
Mais ces chiffres mirobolants s'accompagnent d'une autre réalité. La SNCF a supprimé au moins 1 800 postes dans ses activités ferroviaires en France en 2016, au moyen de départs en retraite non remplacés, surtout dans sa branche Mobilités, qui exploite les trains. " Il y a eu, pour l'ensemble du groupe public ferroviaire, de l'ordre de 1 800 à 2 000 départs non remplacés ", a déclaré Guillaume Pepy, président de la SNCF et de la branche Mobilités, ce lundi 27 février lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats annuels du groupe.
Le groupe public ferroviaire est composé de SNCF/Mobilités (trains et gares), SNCF/Réseau (construction et entretien des voies) et de la holding de tête SNCF, qui pilote l'ensemble. " Nous avons fait des efforts de productivité sur les effectifs. À Mobilités, nous n'avons pas remplacé 1 600 départs ", a précisé M. Pepy. C'est un peu moins que les 1 700 suppressions programmées, a-t-il été relevé. L'opérateur ferroviaire a dans le même temps appliqué " une politique salariale particulièrement rigoureuse ", marquée par une " deuxième année sans mesure générale " d'augmentation, afin de limiter " l'évolution du coût moyen (par) agent (qui) a été pour la première fois inférieure à 1% ", a-t-il ajouté.
À l'inverse, Réseau a enregistré " un accroissement de 300 (postes) à fin décembre ", a indiqué son PDG Patrick Jeantet. C'est moins que les 350 postes supplémentaires budgétés. Mais le gestionnaire du réseau ferré français " a produit plus avec moins de gens ", a-t-il assuré, chiffrant ce gain de productivité à 380 équivalent temps plein.
Le groupe public ferroviaire a embauché 6 200 personnes en 2016, en CDI ou au statut cheminot, " ça veut donc dire que deux départs sur trois sont remplacés ", ce qui place la SNCF " dans le très, très haut de la fourchette du secteur public ", a affirmé Guillaume Pepy.