« Nous observons une transition vers un nouveau régime de croissance Sud-Sud : la Chine n’a plus besoin de pays émergents exclusivement importateurs de matières premières basiques, mais d’émergents qui ont une croissance endogène, des marchés dans lesquels elle peut investir des capitaux et vers lesquels elle peut exporter des biens infrastructurels et d’équipement ». La Chine a la nécessité de s’appuyer sur les économies émergentes pour s’assurer une croissance durable, dans la mesure où ses capacités de production, hors normes, ne peuvent pas être absorbées par son marché domestique national.
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Dans ces conditions, les marchés émergents sont aujourd’hui mieux armés pour s’accommoder de la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, d’autant que le resserrement monétaire de la Fed restera très graduel. « Nous anticipons en effet une hausse des taux de la Fed en décembre, puis trois en 2018. La hausse des taux longs obligataires sera progressive et les économies émergentes sont assez robustes pour ne pas en être pénalisées » indique-t-elle. La poursuite de la correction des déséquilibres budgétaires reste néanmoins nécessaire au sein des pays émergents, le déficit public demeurant par exemple encore important au Brésil, en Inde et en Colombie. En termes de stratégie d’investissement, l’équipe de Swiss Life Asset Managers continue de privilégier les obligations d’entreprises de catégorie Investment-Grade et libellées en devises fortes. « Sur les marchés obligataires émergents, ce segment a été le plus dynamique au cours des dernières années et présente plusieurs atouts. L’Investment-Grade en devises fortes offre une meilleure diversification et un risque de taux plus faible, en comparaison aux obligations souveraines émergentes » explique Rishabh Tiwari, Gérant du fonds Swiss Life Funds (LUX) - Bond Emerging Markets Corporates. De plus, la majorité des émetteurs de cet univers sont de grandes entreprises soumises aux lois internationales, contrairement aux émetteurs en devises locales.
Enfin, les titres de courte duration ont la préférence de l’équipe de gestion, pour la résistance qu’ils procurent au portefeuille en cas de hausse des taux d’intérêt. « Les durations courtes issues de l’Investment-Grade émergent sont attrayantes, avec en moyenne un rendement à maturité (yield to maturity) de 2,5%. Leur volatilité est plus faible, tandis que les drawdowns observés sur ces titres pendant les séquences de correction des marchés sont moins importants, en raison de risque de crédit et de risque de taux relativement bas » résume Rishabh Tiwari.