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INFIRMIER(E)S : La dépression associée au risque d’erreurs médicales

Publié le 26 octobre 2017 par Santelog @santelog
INFIRMIER(E)S : La dépression associée au risque d’erreurs médicales

La dépression mais plus globalement la santé physique et psychique des infirmières liée au risque d'erreurs médicales, c'est la première conclusion de cette étude de l'Ohio State University. La seconde c'est que plus de la moitié des infirmières déclarent avoir une mauvaise santé physique et mentale. Des conclusions présentées dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine, qui en associant le risque dépressif à la probabilité de commettre ces erreurs médicales, illustrent à la fois la nécessité du bien-être au travail pour une qualité optimale des soins, mais aussi tout l'engagement de ces professionnel(le)s.

Il s'agit ici d'une enquête nationale, menée sur 1.790 infirmières américaines et de cette enquête ressort une prévalence élevée de problèmes de santé physique et mentale chez les infirmières. Et chez ces infirmières en moins bonne santé, la probabilité est naturellement plus élevée, de 26 à 71%, de signaler des erreurs médicales vs leurs homologues en meilleure santé. La dépression se confirme également comme une préoccupation majeure au sein de la profession et donc comme principal prédicteur d'erreurs médicales. L'auteur principal, Bernadette Melnyk, doyenne du College of Nursing de l'Ohio State University résume ses résultats : " Lorsque vous n'êtes pas en parfaite santé, vous n'êtes pas au top de votre exercice ".

Car l'étude constate a contrario que les infirmières qui perçoivent leur environnement de travail comme propice au bien-être et à l'épanouissement se déclarent aussi en meilleure santé, physique et psychique. On sait déjà que l'épuisement professionnel, la fatigue, la dépression et les difficultés à concilier l'exercice infirmier ou médical et la vie personnelle, affectent un grand nombre de médecins, d'infirmières et d'autres professionnels de santé. Cependant, cette nouvelle étude, à grande échelle, est la première à lier le bien-être des infirmières aux erreurs médicales autodéclarées. L'enquête comprenait 53 questions et a été menée dans 20 hôpitaux américains. Seules les réponses des infirmières en pratique clinique ont été incluses dans l'étude.

  • Plus de la moitié (54%) des infirmières déclarent une mauvaise santé physique et mentale ;
  • environ un tiers déclare un certain degré de dépression, d'anxiété ou de stress ;
  • moins de la moitié déclarent " une bonne qualité de vie professionnelle ".
  • les erreurs médicales autodéclarées sont fréquentes : environ la moitié des infirmières signalent avoir commis des erreurs médicales au cours des 5 dernières années.
  • Enfin, l'analyse constate un lien fort entre les données de bien-être en exercice et le risque d'erreurs médicales, et entre une mauvaise santé, et en particulier la dépression, et ce même risque d'erreurs médicales.

" Les infirmières font un excellent travail de prise en charge des autres, mais souvent elles ne s'accordent aucun soin à elles-mêmes. Leur vie professionnelle est de plus en plus stressante avec des pathologies plus complexes, les contraintes d'efficience et la multiplication des tâches à concilier avec les soins ".

Un appel au bien-être au travail pour une meilleure qualité des soins ! Limiter les quarts et fournir des ressources faciles d'accès et fondées sur des données probantes pour la santé physique et mentale, dont, la détection de la dépression, pourrait améliorer le bien-être des infirmières et réduire le risque d'erreurs médicales. Un appel ainsi aux dirigeants des établissement à établir une culture du bien-être et à mettre en œuvre des stratégies pour mieux soutenir la santé physique et mentale de leurs personnels, avec des effets bénéfiques conjoints, pour les patients comme pour les soignants.


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