Après le touchant Mary, un peu plus tôt dans l’année, le réalisateur de (500) Jours Ensemble, Marc Webb, persiste dans le drame (romantique) avec The Only Living Boy in New York, fable immorale prenant place dans la « Big Apple ». Malheureusement, si le long-métrage n’est pas dénué de certaines qualités, il peine toutefois à convaincre pleinement, la faute principalement à un scénario manquant nettement de profondeur.
Le script ne profite effectivement jamais de la densité de sa narration pour composer des personnages complexes, ceux-ci étant pour la plupart assez caricaturaux et/ou fonctionnels. Ainsi, à l’exception du vieil écrivain, formidable Jeff Bridges, et du jeune new-yorkais, convaincant Callum Turner, les autres protagonistes manquent cruellement de substance, se cantonnant à un rôle seulement utilitaire dans le récit. Difficile donc de se laisser vraiment emporter par la petite amie artiste, l’amante sexy, le père businessman ou la mère malade, tous donnant l’impression de n’être finalement là que pour mettre en valeur le héros. Un défaut malheureusement renforcé par la bêtise des dialogues, certains échanges sonnant affreusement faux, gangrenés par une intention trop perceptible et une sincérité fuyante. Pourtant, c’est paradoxalement grâce à ses dialogues que le long-métrage délivre aussi ses plus belles scènes et offre ses plus beaux moments d’introspection.
En conclusion, The Only Living Boy in New York est donc un drame faiblard qui vaut surtout pour la singularité de son traitement. Très inégal en termes d’écriture et d’interprétation, le film puise sa principale force dans la densité de sa narration. Dommage que cela ne suffise pas à contrebalancer tous les défauts.