Goldoni est le Molière italien du XVIIIe siècle. Les Jumeaux vénitiens est une pièce qui possède tous les codes de la comédie de l'époque : les trois actes, les quiproquos amoureux et romanesques, les apartés, la grandiloquence du jeu des acteurs, les scènes d'épée, et j'en passe. Le metteur en scène Jean-Louis Benoît s'est donc amusé à travailler sur cette pièce pour le bonheur du public.
Zanetto et Tonino sont deux frères jumeaux, joués par le même acteur : Maxime d'Aboville. Zanetto est un idiot, Tonino est l'intelligent des deux. Ils ne se connaissent presque pas dans la mesure où ils n'ont pas été élevés ensemble. Les ficelles semblent assez grosses, et pourtant, on ne se doute pas de la chute avant les toutes dernières minutes de la pièce. Les histoires s'entremêlent et les intrigues s'enchaînent. Les quiproquos ne cessent de s'imbriquer les uns dans les autres, dans une construction parfaite. En revanche, je regrette un peu le jeu excessif des acteurs qui crient plus qu'ils ne parlent, de cette exubérance d'un autre siècle. Malgré tout, il faut reconnaître la belle performance de Maxime d'Aboville, qui sort indéniablement du lot par sa double prestation dans le rôle des jumeaux. Quasiment présent tout au long de la pièce, sans changer de vêtement, il joue avec justesse les deux jumeaux sans jamais emmêler l'esprit du spectateur. Bravo à lui ! (Petite mention aussi à Olivier Sitruk, qui joue le rôle du faux gentil... Il en faut bien un !)
A voir au Théâtre Hébertot, au 78 bis bld des Batignolles, 75017 Paris Du mardi au samedi à 21h, le samedi à 16h30 et le dimanche à 16h Site du Théâtre Hébertot