Titre : Monet, nomade de la lumière
Scénariste : Salva Rubio
Dessinateur : Efa
Parution : Mars 2017
Le biopic a le vent en poupe. D’autant plus en peinture où les BDs se succèdent sur l’histoire des grands peintres. « Monet » est ici à l’honneur dans une biographie d’une centaine de pages consacrées à sa vie avant la reconnaissance. Le tout est publié au Lombard et réalisé par Efa et Rubio.
Le difficile chemin vers le succès.
Ce genre de livre a tout pour m’énerver : une préface d’un conservateur de Musée et, en fin d’ouvrage, plein de photos de tableaux et de références, comme pour mieux justifier la compétence des auteurs. Passé cela, à quoi a-t-on affaire ? À une biographie consacrée à Monet. Bien qu’on démarre à Giverny, on part de suite sur un flashback. Jeunesse, rencontres avec d’autres peintres, tentatives picturales… Jusqu’à la misère la plus totale et, au bout du tunnel, la reconnaissance.
L’histoire de Monet est suffisamment intéressante pour mériter une biographie. Hélas, l’équilibre entre recherche picturale et vie personnelle n’est pas toujours bien maîtrisé. On aurait aimé plus de contenu artistique. Certes, on voit l’intention de Monet de peindre sur le motif, de capter la lumière, mais cela reste léger.
Cette biographie possède aussi l’écueil de la narration. Bien qu’à la première personne, elle est omniprésente et donne vraiment l’impression d’une biographie, plus que d’une histoire. Rien n’est romancé, tout est raconté. Cela donne une lourdeur à l’ouvrage, un côté universitaire. Le dessin vient avant tout illustrer le texte, plus que le porter.
Au niveau du dessin, le travail d’Efa est assez remarquable. Bien évidemment, il est difficile d’illustrer la vie d’un aussi grand peintre. La colorisation, peinte, est parfaitement adaptée à l’ouvrage. Quant au trait, il est vivant, personnel, tant dans les personnages que dans les décors.
« Monet » est un ouvrage intéressant sur la vie de Monet, plus que sur son apport à la peinture. En effet, on le voit faire des toiles refusées les unes après les autres. On a ses intentions, mais pas ses réussites. « Monet » ne vous expliquera pas en quoi cet homme était un grand peintre, mais en quoi il a failli ne pas pouvoir l’être, faute d’argent.