Le canadien Jordan Klassen assure la première partie de Husky. S’il joue en trio ce soir, Jordan nous explique qu’il n’a pas de groupe stable, que ses musiciens changent d’une tournée à l’autre. Jordan enregistre ses albums seul, ou presque. « Voilà pourquoi je signe les albums sous mon nom ». Le canadien offre une folk innocente, simple et efficace, sans être particulièrement original. « Voici ‘Too Far Gone’. C’est une chanson d’amour anxieuse. Je suis très mauvais pour m’engager mais… Je me suis marié l’année dernière. Et je pense que je ne suis pas si mal en mari ! Mauvais copain, mais bon mari. Enfin bref, voilà mon anxiety love song ». Le titre est vraiment réussi. On a aussi eu un petit coup de cœur pour « Baby moses ». Après avoir réécouté les morceaux au calme chez nous, nous avons vraiment apprécié la douceur de Jordan Klassen. Peut être qu’on aurait plus apprécié le concert si on avait connu les titres auparavant. Néanmoins, il est de plus en plus rare de trouver des groupes qui sortent du lot.
Après trois albums, les australiens de Husky ont fait leur place dans le monde indie-folk.
« Saint Joan », « Shark fin », ou encore « Tidal Wave », le groupe fouille dans toute sa discographie, et propose des morceaux réussis, mais pas extraordinaires non plus. Ce qui retient particulièrement notre attention, c’est ce morceau, dont nous n’avons pas retrouvé le titre (malheureusement) : des sifflements, des chœurs, une lenteur pesante, un interlude instrumental, tout nous rappelle le psyché de Pink Floyd ! Ca nous sort de la folk de base, ça fait du bien. Quelques morceaux plus tard, encore une fois, Husky sort des sentiers battus et propose un morceau où le clavier prend beaucoup de place et apporte un côté psyché-blues très intéressant, ce qui nous rappelle les Doors. Ici, on sent que le groupe a trouvé ce petit quelque chose qui change tout. Alors, même sans connaître les morceaux, on se fait happer volontiers par cette transe qui envahit le bateau. Evidemment, « I’m not coming back » nous ravit les oreilles, le petit arpège est délicat et entrainant, rien à redire. Mais Husky avait gardé le meilleur pour la fin. Le bassiste quitte la scène, le batteur et le clavier rejoignent le chanteur/guitariste au premier rang. Les lumières s’éteignent, le public s’avance, se colle à la scène. Et le groupe d’entamer « Tomorrow is a long time » de Bob Dylan en version acoustique ! Un trio de voix excellent, une interprétation très réussie, et une intimité parfaite grâce à la noirceur et l’acoustique. Comme Bob Dylan l’a montré, une guitare et une voix, rien de plus. Un sort d’ici en flottant sur un petit nuage.