Penser à la Mère Denis ouvre pour moi l’écluse aux souvenirs d’enfance. Ma Mère Denis à moi s’appelait la mère Coffy. Je la vois encore, grande, sèche, habillée de noir, très ridée, avec un timide sourire édenté. Elle partait avec sa brouette bleue chargée de linge, sa planche, son savon de Marseille et sa brosse vers le lavoir ou plus souvent le petit ruisseau Hiver comme été. J’ai dû lui en donner du travail, garçon manqué que j’étais. Toujours perchée sur un arbre ou à cheval sur un mur, à courir dans l’herbe ou dans la boue. Et puis les fruits du jardin, fraises, groseilles, abricots ou poires juteuses, parfaits pour les taches. Souvenirs, souvenirs. J’ai eu le tort, à la mort de ma mère de vouloir revoir mon jardin enchanté. Le nouveau propriétaire avait fait venir un paysagiste ! Les dénivelés avec leurs escaliers de pierre avaient disparu, tout était devenu plat. Les plants de tomates étaient devenus du gazon. Plus de jacinthes où le lièvre de Pâques venait déposer ses œufs en chocolat. Et mes énormes pivoines, où sont-elles ? Et la glycine odorante qui couronnait le porche ? Les puits sont murés… L’horreur. Mais “mon” jardin reste toujours là, dans ma tête et cette chanson de Marie Laforêt sur la musique de Cimaros m’y ramène toujours https://www.dailymotion.com/video/xlqu8o Mère Coffy, mon enfance est morte. Mais vous êtes toujours présente dans mon cœur. C’est à cause de vous que j’ai une tendresse toute particulière pour la Mère Denis, elle qui est sortie de l’anonymat à 79 ans pour vanter les mérites de la machine à laver Vedette, alors que, une bonne partie de sa vie, elle avait lavé à la main le linge des autres. Grâce à une rente viagère versée par la marque, elle a au moins eu une vieillesse à l’abri du besoin et semble-t-il heureuse. C’est Pierre Baton, de l’agence Bazaine, un de ses voisins, qui a eu l’idée de cette campagne très marquante : http://www.pubenstock.com/2012/la-mere-denis-1972/
Memphis, fille de pub. “C’est ben vrai ça”: la Mère Denis et Vedette
Publié le 23 octobre 2017 par MemphisPenser à la Mère Denis ouvre pour moi l’écluse aux souvenirs d’enfance. Ma Mère Denis à moi s’appelait la mère Coffy. Je la vois encore, grande, sèche, habillée de noir, très ridée, avec un timide sourire édenté. Elle partait avec sa brouette bleue chargée de linge, sa planche, son savon de Marseille et sa brosse vers le lavoir ou plus souvent le petit ruisseau Hiver comme été. J’ai dû lui en donner du travail, garçon manqué que j’étais. Toujours perchée sur un arbre ou à cheval sur un mur, à courir dans l’herbe ou dans la boue. Et puis les fruits du jardin, fraises, groseilles, abricots ou poires juteuses, parfaits pour les taches. Souvenirs, souvenirs. J’ai eu le tort, à la mort de ma mère de vouloir revoir mon jardin enchanté. Le nouveau propriétaire avait fait venir un paysagiste ! Les dénivelés avec leurs escaliers de pierre avaient disparu, tout était devenu plat. Les plants de tomates étaient devenus du gazon. Plus de jacinthes où le lièvre de Pâques venait déposer ses œufs en chocolat. Et mes énormes pivoines, où sont-elles ? Et la glycine odorante qui couronnait le porche ? Les puits sont murés… L’horreur. Mais “mon” jardin reste toujours là, dans ma tête et cette chanson de Marie Laforêt sur la musique de Cimaros m’y ramène toujours https://www.dailymotion.com/video/xlqu8o Mère Coffy, mon enfance est morte. Mais vous êtes toujours présente dans mon cœur. C’est à cause de vous que j’ai une tendresse toute particulière pour la Mère Denis, elle qui est sortie de l’anonymat à 79 ans pour vanter les mérites de la machine à laver Vedette, alors que, une bonne partie de sa vie, elle avait lavé à la main le linge des autres. Grâce à une rente viagère versée par la marque, elle a au moins eu une vieillesse à l’abri du besoin et semble-t-il heureuse. C’est Pierre Baton, de l’agence Bazaine, un de ses voisins, qui a eu l’idée de cette campagne très marquante : http://www.pubenstock.com/2012/la-mere-denis-1972/