(Carte blanche) à Bernadette Engel-Roux : la revue "Europe"

Par Florence Trocmé

Un hommage aux revues alors que le Salon de la Revue de Paris va bientôt ouvrir ses portes. Ce sera du vendredi 10 novembre à 20 heures au dimanche 12 novembre à 19h30. Informations ici. Jean-Christophe Bailly ouvrira cette 27ème édition dont le dernier mot reviendra à Olivier Rolin dont il est question dans le texte ci-dessous.

À quoi servent les revues ? comment pourquoi les plus téméraires persistent-elles, contre vents et vaches maigres ? Europe résiste pour notre bonheur et perdure, depuis presque un siècle ! fidèle à son format, à son allure, à son organisation : un, deux auteurs assurent la couverture, portrait à l’appui quelquefois, et l’essentielle matière. La création a son Cahier. Les chroniques et les notes de lecture invitent au partage.
À chacun de commencer où bon lui semble. J’ai très longtemps commencé par les notes de lecture, pour découvrir. Et prenais du temps ensuite pour revenir à l’auteur de mon choix.
Parce qu’Europe, c’est toujours une découverte, ou une redécouverte. Une découverte, par exemple, c’est ce que m’aura permis le numéro de l’été 17, consacré à Olivier Rolin et à Günter Anders. De Rolin, j’avais, mais n’avais pas lu, L’invention du monde, serré quelque part vers Perec et Simon, une compagnie toute faite pour lui. Mais le livre attendait. Un titre pareil, ça promet une Genèse, une Cosmogonie ou pour le moins une Vie mode d’emploi. On n’y saute pas à pieds joints. Une revue, et Europe ici et en particulier, vous assure. On se rassure aussi aux noms favorables : Michon, Bailly, et d’autres. On prend de plus en plus de goût à cet auteur-là avec les pages inédites. Et on saute dans L’invention du monde. Ça commence et ça ne va pas s’arrêter de si tôt. On va de la revue aux livres. Et vice versa. On ne lâche plus. On aura lu tout ce qui se trouve en (vraie) librairie. Et on continuera même avec les Cahiers de Chaminadour.

Europe
, et toute autre bonne revue, accomplit le programme qu’attribue modestement Gérard Cartier à ses propres notes, dans le préambule : les pages qui la nourrissent « ont pour seule ambition, dit-il, de donner aux lecteurs d’Europe qui en auraient une vision partielle quelques clefs pour appréhender l’œuvre d’Olivier Rolin (ou de tout autre écrivain), et à ceux qui ne la connaîtraient pas, l’envie de la découvrir ».
Il est bon que les revues existent, et qu’Europe perdure.
Bernadette Engel-Roux

Revue Europe, n° 1058-1059-1060 – Olivier Rolin – Günther Anders – juin / juil./ août 2017, 20€. Sur le site de la revue.