ANTIBIORÉSISTANCE : 76 nouveaux gènes de résistance bactérienne identifiés

Publié le 23 octobre 2017 par Santelog @santelog

76 nouveaux types de gènes de résistance qui peuvent conférer aux bactéries la capacité de dégrader les carbapénèmes, notre classe d'antibiotiques la plus puissante, utilisée aujourd'hui pour traiter les bactéries multirésistantes, c'est la découverte de cette équipe de l'Université de technologie Chalmers (Suède). Cette étude qui fait plus que doubler le nombre de métallo-β-lactamases B1 connues, alerte un peu plus, dans la revue Microbiome, sur l'urgence de développer de nouveaux antibactériens ciblés sur ces enzymes bactériennes qui fournissent cette résistance aux carbapénèmes.

Le nombre croissant d'infections causées par les bactéries résistantes aux antibiotiques constitue une menace croissante en Santé publique. Les bactéries pathogènes deviennent résistantes par des mutations de leur propre ADN ou par l'acquisition de gènes de résistance provenant d'autres bactéries. Les métallo-β-lactamases sont des enzymes bactériennes qui fournissent une résistance aux carbapénèmes, la classe d'antibiotiques la plus puissante. Ces enzymes sont généralement codées sur des éléments génétiques mobiles ce qui fait de ces enzymes des agents très complexes de résistance aux antibiotiques. Les chercheurs émettent ici l'hypothèse qu'il existe un grand réservoir inexploré de métallo-β-lactamases encore inconnues, dont certaines peuvent se propager aux agents pathogènes et leur conférer une résistance qui menace la santé publique. Leur objectif était donc d'identifier de nouvelles métallo-β-lactamases de classe B1, la classe la plus importante de ces enzymes, sur le plan clinique.

Les chercheurs de Chalmers avec leurs collègues de l'Université de Göteborg (également en Suède) ont analysé plus de 10.000 génomes bactériens pour identifier de nouveaux gènes de métallo-β-lactamase. Ils identifient ainsi 76 nouveaux gènes appartenant à 59 familles. L'analyse phylogénétique de ces gènes montre que les métallo-β-lactamases B1 peuvent être réparties en 5 groupes principaux en fonction de leur origine évolutive.

Ainsi, ces travaux font plus que doubler le nombre de métallo-β-lactamases B1 connues et permettent de mieux comprendre la diversité et l'évolution de cette importante classe de gènes de résistance aux antibiotiques. Des données qui, espèrent leurs auteurs, vont nous permettre de mieux nous préparer à relever ces défis de la résistance bactérienne, en développant de nouveaux médicaments efficaces.

C'est une étape importante dans la lutte contre l'antibiorésistance. Cependant, " ces nouveaux gènes ne sont que la partie émergée de l'iceberg. De nombreux gènes non identifiés de résistance aux antibiotiques pourraient entraîner des problèmes majeurs de santé publiqu e ", alertent les chercheurs.

Équipe de rédaction Santélog