silence inutile et profond,
ombre liquide où je m’enfonce,
pensée perdue dans son néant.
Et plus rien, pas même l’accent
d’une voix muette, indicible
pour accéder à l’impossible
pays d’une mer infinie
et illuminer de son cri
ce très lent naufrage invisible.
*
Nocturno solo
Soledad, aburrimiento,
vano silencio profundo,
líquida sombra en que me hundo,
vacío del pensamiento.
Y ni siquiera el acento
de una voz indefinible
que llegue hasta el imposible
rincón de un mar infinito
a iluminar con su grito
este naufragio invisible.
***
Xavier Villaurrutia (1903-1950) – Nostalgia de la muerte (1938) – Nostalgie de la mort (José Corti, 1991) – Traduit de l’espagnol (Mexique) par Jacques Ancet