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Le monde de Rama Yade n’a rien de celui d’Alice aux pays des merveilles. L’ancienne secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des Droits de l’homme puis des Sports sous l’ère Sarkozy a du mal à rebondir dans le microcosme politique.
Rama rêvait de Présidentielle. Las, elle n’atteindra jamais les 500 parrainages nécessaires (353). Elle crut alors rebondir avec les législatives. Mais là encore le fiasco était au rendez-vous. Candidate à Blois, dans la 1° circonscription de Loir-et-Cher, la petite fille de Dakar retrouva scène égale : pas de lumières de la rampe, pas de public pour la parachutée ! Elle est largement battue au premier tour (5,65 % des voix).
Alors Rama s’interroge sur l’avenir de son micromouvement « la France qui ose ». Qui ose quoi ? Devenir Macron-compatible quand Jupiter va roi ? Oui, Rama tu hèles : aidez Emmanuel mais sous certaines conditions. Mais quelles conditions ?
Oui Rama, tu te cherches. Mais quand on meuble son temps à se chercher c’est qu’on faut Rama (du verbe faillir) !
Tu observes tes anciens partenaires du Sarkozysme ! Quel est celui qui peut te servir de modèle ?
Christine Boutin ? Elle vient de quitter la vie politique ! Elle pourrait se retirer dans un couvent ou continuer à tremper dans l’humour noir pour annoncer la mort précipitée de VGE, par exemple.
Roselyne Bachelot ? Elle fait de la télé ! Pourquoi pas la télévision ? Mais pour animer quoi ? Tu ne veux pas tomber dans la gaudriole ni dans la polémique. Un peu de sérieux, quand même ?
Claude Guéant ? Ah, non ! C’est vraiment le mauvais exemple. Voilà un type qui trempe dans des affaires aux aboutissements judiciaires qui tardent de s’avérer. L’ancien ministre de l’intérieur aurait reçu de l’argent de Kadhafi, ce dictateur libyen qu’elle avait fustigé quand il avait planté sa tente près de l’Elysée. Guéant, par l’intermédiaire d’un certain Takiedinne, aurait réceptionné des valises de billets destinés à financer la campagne du petit Nicolas, en 2007. Oui, ça fait dix ans que ça dure. Ça fait dix ans qu’elle a honte d’entendre les échos de toutes ces affaires sulfureuses qui tournent autour de celui dont elle croyait à la probité, à l’efficacité politique !
Nadine Morano ? Non, aucunes leçons à recevoir de cette potiche qui défraie régulièrement la chronique pour ses dérapages verbaux.
Rachida Dati ? Oh, que non ! Qu’elle se garde des sots et de cette sotte qui préfère passer son temps à acheter des foulards Hermès qu’à pointer présente au Parlement Européen.
Oui Rama, que de déceptions. Veux-tu encore t’accomplir dans la Politique ? Tu picores des miettes de discours de gauche, des scories de droite mais tu ignores quelle synthèse pourrait en jaillir.
C’est pourquoi, tes proches voisins, un tantinet triviaux, disent que tu broies du noir… Elle pose pour la photographie Elle est plus fine, elle est jolie Quelques vilains kilos ont fui Et bien des illusions aussi
Trois cent cinquante-trois parrainages Pas de présidentielle ; outrage ! Vilain parachutage à Blois Législative en gueule de bois.
Rama se perd dans les dédales Du politique show à scandales Que Mère Boutin vient de quitter Et dont Guéant a profité
Rama picore ici et là Quelques idées, quelques combats Mais sans colonne vertébrale Son projet sent le vieux bancal.
Où se situe la France qui ose ? Dans quel recoin de quelle névrose ? Rama ramasse les scories Des mille idées non abouties
Elle pose en robe de satin Un gros roman à fleur de main Tout serait beau, jolie lumière N’était le vil ramasse-poussière !