Jeanine Foucamprez vint se placer face à Arthur Dreyfuss, sa main froide
caressa la buée qui sortait d'entre ses lèvres,caressa l'infime
qui les séparait encore; ils ne s'embrassèrent pas,
tout était parfait sans baiser; puis elle posa sa tête sur son épaule;
ils traversèrent l'impressionnante allée des Limousins,
s'enfoncèrent dans les ombres humides de la forêt;
ils marchèrent lentement, en titubant un peu à cause
de leur différence de taille mais aussi parce
qu'il n'est jamais facile d'être parfaitement synchrones
au début d'une histoire d'amour.
On doit apprendre à écouter, et non seulement ses mots,
mais son corps, sa vitesse, sa force,
sa faiblesse et ses silences qui déséquilibrent;
on doit perdre un peu de soi pour se retrouver dans l'autre.
Grégoire Delacourt, La première chose qu'on regarde
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