“Le monstre de Milwaukee” alias Jeffrey Dahmer. Tueur emblématique s’il en est, homosexuel, meurtrier et cannibale à ses heures. David Jacobson lui a consacré un film passé inaperçu en 2002, sobrement intitulé Dahmer le cannibale.
Pour l’occasion, c’est un tryptique qui nous est servi : trois rencontres, deux morts, une cannibalisation. Un trio entremêlé, sur un rythme lent et contemplatif, mesuré, passant outre une structure temporelle chronologique qui n’aurait que rendu l’ensemble lassant. A la place, une sorte de sensualité émerge de ce film.
Sur fond de musique entêtante et répétitive, le spectateur suit les tribulations nocturnes de Jeffrey Dahmer, ses errances, ses doutes, ses expériences. Jeremy Renner campe un Dahmer sensible, passant de l’hésitation à la froideur meurtière selon ses victimes. Un rôle sur mesure compte tenu du physique et du jeu d’acteur de Renner.
Certains se plaindront d’ailleurs du jeu d’acteur, relativement limité vu que le parti pris est à l’observation et à la langueur. Pas de gore outrancier, pas de moment d’épouvante, le contre-pied par rapport à la série des Hannibal Lecter par exemple est pleinement assumé.
Au final, une fresque surprenante de Dahmer, nous conduisant de sa banalité jusqu’à ses névroses dans un dépouillement et une simplicité poussés à l’extrême. Amateur de frissons et d’images fortes s’abstenir, sous peine de déception. Pour les autres, détour filmographique intéressant à l’occasion.
PS : Light, si tu passes par là, ils parlaient de main à six doigts !