doux

Publié le 21 octobre 2017 par Modotcom


la révolte
la rage
l'indignation
ce sont des émotions que je n'ai pas ressenties
depuis bien longtemps
même s'il m'est arrivé d'avoir crié fort
lorsque j'étais plus jeune
je n'ai pas été fâchée depuis un très long temps
je ne tolère pas le bruit fort
je ne me mets pas en colère
je ne fais pas de crise
et l'homme-chat ne supporte pas
que l'on hausse le ton
je suis donc devenue calme
non sans ondée
mais calme
je crois toutefois
que si l'on portait atteinte à mon intégrité
je pourrais arracher des yeux
même en portant les ongles courts
donc si je n'ai pas été remuée cette semaine
c'est en fait que je n'ai pas été blessée
car comme tous et toutes
ça me faisait mal de lire tout sur tout
et je réfléchissais
ai-je déjà été agressée
est-ce que je connais un ou des vieux porcs
et ma réponse était non
à part le fou qui m'a giflée dans la rue
lorsque j'avais dix-neuf ans
et que je marchais vers le métro lucien l'allier
puis que ma chumette d'université m'a dit
de me construire une bulle imaginaire
autour de moi pour me protéger
il faut croire que je suis depuis protégée
personne ne m'a jamais fait mal
je ne sais pas pourquoi
c'est peut-être parce que je suis chinetoque
et que l'on pense que je maîtrise un quelconque
art martial
ou que j'avais juste un air bête
à cet égard
jacquot relate souvent que
lorsqu'il m'a connue plus jeune
j'avais ce petit air de
ne m'approche pas
peut-être un peu snob
au-dessus de tout cela
alors que je sais très bien
que j'étais comme tout le monde
molle du dedans
à vouloir tout prendre de la vie
autant l'amour l'affection que les opportunités
mais clairement non
je ne me suis pas fait agresser
pas même d'un iota à me comparer
aux nombreux récits relatés depuis quelques jours
et puis j'ai fermé l'ordi' vendredi
parce que vraiment ça goûtait le vomi
toute cette hargne
cette haine
cette montée aveugle de quelque chose d'amer
cette perte d'objectivité
beaucoup trop émotive
et j'ai fermé tout
parce que ça m'a rappelé
dans le fin fond de ma petite humaine
à quel point c'est violent la douleur
et que je préfère la douceur.