Avec « La vengeance du pardon » l’auteur d’ « Oscar et la dame rose » propose un recueil de quatre nouvelles qui explorent le thème du pardon.
La première (Les sœurs Barbarin) invite à suivre les pas de deux sœurs jumelles, dont l’aînée (de quelques minutes) adore sa jumelle, lui pardonnant tout. La cadette se sent par contre moins aimée et déborde de jalousie et de haine envers cette sœur qui pardonne toutes ses caprices.
La seconde (Mademoiselle Butterfly) met en scène un homme intransigeant qui a fait fortune dans la finance. Alors qu’il était encore adolescent, William avait séduit une jeune paysanne avec un retard mental suite à un pari avec ses copains. Après avoir finalement réussi à coucher avec elle, il l’abandonna cependant assez lâchement, repoussant toutes ses tentatives de le revoir. Maintenant que son empire financier est au bord de la faillite, le vieux loup solitaire se souvient pourtant de l’amour de cette simplette qui lui a toujours tout pardonné…
La troisième (La vengeance du pardon) invite à suivre une mère qui rend régulièrement visite, en prison, au tueur en série qui a assassiné sa fille… afin de comprendre, de pardonner, voire même de se venger !
La dernière (Dessine-moi un avion) raconte l’histoire d’une petite fille qui finit par apprivoiser son vieux voisin bougon en lui faisait découvrir le récit du Petit Prince de Saint-Exupéry. Une rencontre qui fera progressivement remonter le passé nébuleux de l’ancien aviateur à la surface. Un passé qu’il n’est pas certain de pouvoir se pardonner…
Si je ne suis pas forcément fan du genre, les nouvelles ayant souvent tendance à survoler le développement psychologique des personnages, il faut bien avouer qu’Eric-Emmanuel Schmitt excelle en la matière. Outre son sens de la formule et la grande accessibilité de son style, il propose également des histoires très humaines, saupoudrées de psychologie, qui invitent à réfléchir sur le pardon, voire même sur la vengeance… les deux sentiments n’étant finalement pas toujours aussi éloignés l’un de l’autre qu’on ne croit.
Si j’étais encore un brin mitigé suite à la fin fort prévisible du premier récit, j’étais totalement conquis après la seconde histoire, avant d’apprécier la noirceur et la conclusion surprenante de la suivante et de me délecter de la douceur et de la sensibilité de la dernière.
Une très bonne lecture !
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