Résister à la campagne haineuse contre les "bolchéviques", Lénine, la révolution d'Octobre 17, campagne multipliant les livres d'historiens professionnels de l'anti-communisme primaire, les articles de presse et les émissions à la radio (la télévision faisant paradoxalement plutôt mieux...), tel est le but qu'à la mesure de ses moyens poursuit le blog. Nous publions aujourd'hui l'avant-dernier extrait du livre que Roger Garaudy consacra à Lénine aux Presses Universitaires de France.
Il est
remarquable que jusqu'en 1914, Lénine ait conservé,
pour
définir la dialectique, les conceptions de Kautsky,
alors que
sa pratique révolutionnaire dépassait de très
loin ces
conceptions et cette théorie de la dialectique. La
faillite de
la IIE Internationale,
aux premiers jours de la
guerre,
incite Lénine à réfléchir sur les fondements théoriques
d'une aussi
profonde trahison. Jusque-là Lénine
définissait
la dialectique comme le faisait Kautsky, c'est-àdire
comme « la
théorie de l'évolution » en y juxtaposant
curieusement,
sans en indiquer le lien : « la théorie de la
relativité
de la connaissance ».
En 1913
encore, dans son Karl
Marx, destiné à L’Encyclopédie
Granat, Lénine définissait la dialectique comme
théorie du
développement sous sa forme la plus générale :
théorie de
l'évolution de la nature entière et de l'histoire
de la
connaissance. Lénine, qui ne pouvait s'appuyer sur
les oeuvres
philosophiques de Marx (notamment les Manuscrits
de 1844 et le texte complet de l'Idéologie allemande,
que les
dogmatiques « orthodoxes » de la IIe Internationale,
répétons-le,
se gardaient bien de publier), révise et enrichit
sa
conception antérieure de la dialectique en remontant
à la même
source que Marx : la Logique
de Hegel, qu'il
étudie
passionnément en 1915. Qu'au coeur même de la
tourmente
Lénine éprouve le besoin de consacrer plusieurs
mois à
l'étude de Hegel, en la considérant comme une tâche
politique,
cela montre l'importance capitale pour lui de
cette
réflexion nouvelle sur la dialectique. On peut dater
avec
précision ce moment décisif dans la pensée philosophique
de Lénine :
le 4 janvier 1915, il écrit au secrétaire
de
rédaction des Éditions Granat pour demander s'il est
« encore
temps d'apporter (à son Karl
Marx) quelques corrections
à la
section sur la dialectique », question sur
laquelle,
dit-il, il travaille depuis quelques semaines.
En lisant
les Cahiers philosophiques (qui
avaient été
exclus du
temps de Staline, des Oeuvres
complètes de Lénine,
tout comme
les Manuscrits de 1844 des
OEuvres de
Marx,
parce
qu'ils étaient incompatibles avec une interprétation
dogmatique
du marxisme), il est possible de définir quel
genre de «
corrections » Lénine désirait apporter. Dans le
déchaînement
des contradictions de la guerre, et au moment
où la
faillite de la IIe Internationale
montre comment la
lutte pour
le socialisme se transforme en son contraire,
Lénine
éprouve le besoin de repenser fondamentalement le
concept de
la dialectique qui ne peut être simplement cette
théorie de
l'évolution qui conduit Kautsky à l'opportunisme
et à la
trahison. Le premier point sur lequel porte
cette
nécessaire révision, c'est une détermination plus
complexe
des rapports de la pensée et de son objet, pour
exclure
toute interprétation mécaniste et fataliste de la
théorie du
reflet.
1. Une
lecture profonde de la Science
de la logique permet
à Lénine d'intégrer au matérialisme la
critique hégélienne
de l'immédiat. Enrichissant
les indications de Marx sur
« le moment
actif » de la connaissance, Lénine souligne
chez Hegel
cette idée maîtresse : « L'accord de la pensée
avec
l'objet est un processus... Le reflet de la nature dans
la pensée
humaine doit être compris non d'une façon
morte,
abstraite, non sans mouvement, sans contradictions,
mais dans
le processus éternel du mouvement, de
la
naissance des contradictions et de leur résolution ».
« Ce
mouvement, ce chemin de la connaissance, semble
l'activité
de la connaissance ». La dialectique hégélienne
de l'être
et du non-être, comme celle de l'apparence et de
l'essence,
permet d'écarter toute contamination de la théorie
léniniste
du reflet avec celle de l'empirisme, d'écarter
ainsi
l'équivoque que pouvaient laisser subsister certaines
formulations
de Matérialisme et empiriocriticisme. Le
passage
de la
sensation à la pensée est un passage dialectique,
comme le rapport de l'apparence à l'essence :
«
l'apparence est le reflet de
l'essence en elle-même »
La théorie
léniniste du reflet intègre désormais, comme
l'un de ses
moments, la conception hégélienne de la
« réflexion
». Lénine insiste maintenant sans cesse sur tout
ce qui peut
écarter la conception mécaniste et passive du
reflet : «
Quand l'intelligence aborde la chose individuelle,
en tire une
image, cela n'est pas un acte simple, immédiat,
mort, ce
n'est pas un reflet dans un miroir, mais un acte
complexe...
qui inclut la possibilité de l'envol imaginatif
hors de la
vie... Vice versa : il
est absurde de nier le rôle
de
l'imagination même dans la science la plus rigoureuse».
Lénine
relève et souligne la critique par Hegel des illusions
empiristes
et positivistes de certains savants : « Si
on les
écoute... ils n'observent, ils ne disent que ce qu'ils
voient ;
mais cela n'est pas vrai, car inconsciemment ils
transforment
immédiatement ce qu'ils voient à l'aide du
concept. Et
la discussion ne porte pas sur la contradiction
entre
l'observation et le concept absolu, mais sur la
contradiction
entre le concept limité, fixé et le concept
absolu...
dès que l'homme parle, il y a dans sa parole un
concept » .
Cette
conscience aiguë du rôle de l'initiative de l'homme
au départ
de la connaissance, et de l'universelle interaction
qui
s'exprime dans l'acte le plus simple de la connaissance,
permet à
Lénine de dialectiser le concept de « chose
en soi ». Lorsque
Hegel écrit : la « chose en soi » n'est qu'une
abstraction
vide, sans vérité... si on demande ce que sont
les choses
en soi la question implique déjà l'impossibilité
d'une
réponse, Lénine note en marge : « Très bien !...
très
profond : la chose en soi est somme toute une abstraction
vide et
sans vie. Dans la vie et dans le mouvement tout
et toute
chose est habituellement « en soi » et « pour les
autres »,
dans un rapport avec autre chose ».
Lénine
prend ainsi conscience de l'insuffisance de la critique
de Kant par
Plekhanov, et fait sa propre autocritique
car son
attitude, comme celle de tous les marxistes au
début du xxe
siècle, était proche de celle de Plekhanov qui
ne procède
pas par assimilation critique, intégration et
dépassement
: « 1° Plekhanov critique le kantisme (et
l'agnosticisme
en général) du point de vue du matérialisme
vulgaire
plutôt que de celui du matérialisme dialectique,
dans la
mesure où il rejette seulement a
limine leurs raisonnements,
et ne les
rectifie pas (comme Hegel rectifiait
Kant), en
les approfondissant, en les généralisant et les
élargissant,
en montrant l'enchaînement et les transitions
de tous les
concepts.
« 2° Au début du xxe siècle,
les marxistes critiquaient
les
disciples de Kant et de Hume à la Feuerbach (et à la
Bûchner)
plutôt qu'à la Hegel » .
L'intégration
de la théorie de la réflexion de Hegel à
la théorie
du reflet et cette dialectisation du concept de
« chose en
soi », a permis à Lénine de lier organiquement la
conception
du reflet à la théorie des rapports de la vérité
relative et
de la vérité absolue, alors que les deux thèmes
étaient
seulement juxtaposés dans Matérialisme
et empiriocriticisme.
Après avoir
noté : « La conscience de l'homme, la science
(le
concept) reflète l'essence de la nature, mais en même
temps cette
conscience est extérieure à la nature (ne coïncide
pas avec
elle du premier coup) », rappelant ainsi
une fois de
plus que le reflet n'est pas au départ, Lénine en
tire ce
corollaire : toute vérité est à la fois absolue et relative:
« La différence entre le subjectivisme (scepticisme,
sophistique,
etc.) et la dialectique consiste, entre autres,
en ceci que
dans la dialectique (objective) la différence
entre le
relatif et l'absolu est aussi relative. Pour la dialectique
objective,
dans le relatif il y a de l'absolu. Pour le
subjectivisme
et la sophistique, le relatif est seulement
relatif et
exclut l'absolu ». La claire distinction de
l'absolu et
de l'objectif, ce dernier n'excluant nullement le
relatif,
marque la coupure radicale avec le matérialisme
vulgaire.
Ainsi, le reflet n'est pas au début de la connaissance,
dans
l'illusoire immédiateté de la sensation, mais
au
contraire à l'étape du concept : « La pensée, s'élevant
du concret
à l'abstrait, ne s'éloigne pas, si elle est vraie,
de la
vérité mais s'approche d'elle ». La lecture matérialiste
de Hegel a
fait de la théorie léniniste du reflet une
théorie du
concept.
2. Cette
assimilation critique de Hegel et cette intégration
de sa Logique dont
Lénine considère que l'introduction
à la section
sur « l'Idée » est peut-être « le meilleur exposé
de la
dialectique » , conduisent Lénine
à une réévaluation
de l'idéalisme, dans
l'esprit même de Marx qui notait déjà
dans la
première thèse sur Feuerbach : « Le principal défaut
de tout le
matérialisme passé — y compris celui de Feuerbach
— est que
l'objet, la réalité, le monde sensible n'y
sont saisis
que sous la forme d'objet ou d'intuition, mais
non en tant
qu'activité humaine concrète, en tant que
pratique,
de façon subjective. C'est ce qui explique pourquoi
le côté actif fut
développé par l'idéalisme, mais seulement
abstraitement,
car l'idéalisme ne connaît pas l'activité
réelle,
concrète, comme telle. »
Lénine
apporte un développement nouveau à cette
thèse en
montrant que le propre de l'idéalisme c'est
d'avoir
isolé ce moment actif de la connaissance, et de
n'avoir pas
recherché ni le point de départ de la connaissance,
qui ne peut
s'exercer qu'à partir d'une réalité autre
que celle
de l'esprit, ni le point d'arrivée, c'est-à-dire la
pratique réelle,
concrète, par laquelle la connaissance
s'objective,
se réalise et transforme le monde en l'humanisant.
« Le
premier début est oublié et dénaturé par l'idéalisme.
Le
matérialisme dialectique est
le seul à avoir lié
le début
avec la suite et la fin ».
II n'en
reste pas moins que l'idéalisme, précisément parce
qu'il a
porté cette attention exclusive sur le moment actif
de la
connaissance, a élaboré, au cours de l'histoire de la
philosophie,
et notamment avec Hegel, la méthode dialectique.
« La
dialectique... voilà le contenu d'une richesse
incommensurable,
en comparaison du matérialisme métaphysique,
dont le
principal malheur est d'être incapable
d'appliquer
la dialectique à la théorie du reflet et au développement
de la
connaissance ».
Lénine
recherche donc les racines que l'idéalisme plonge
dans le
mouvement même de la connaissance. Alors que
«
l'idéalisme philosophique n'est qu'ineptie du point de
vue d'un
matérialisme grossier, simpliste, métaphysique »,
Lénine
montre que, pour le matérialisme dialectique,
« l'idéalisme philosophique est un
développement exclusif »,
unilatéral
de l'un des moments réels de la connaissance,
« le moment
actif » . C'est pourquoi « la possibilité de
l'idéalisme
(et de la religion) est donnée déjà dans la
première
abstraction élémentaire » .
Ce
caractère unilatéral de l'idéalisme n'exclut nullement
qu'il
apporte une contribution capitale à l'élaboration de
la
dialectique. Au-delà de Hegel, Lénine souligne par
exemple
que, « à travers la théologie, Leibniz s'approchait
du principe
d'un lien indissoluble (et universel absolu) entre
la matière
et le mouvement » . Étudiant la monadologie
leibnizienne
et sa très riche conception de l'universelle
action
réciproque et de la totalité, Lénine note encore :
« Il y a là
une dialectique d'un type particulier et même une
dialectique
très profonde malgré l'idéalisme et l'obscurantisme
clérical » .
Cette
méthode dialectique, qui est la grande acquisition
de
l'idéalisme, est l'âme de la méthode révolutionnaire de
transformation
du monde. Marx et Engels soulignaient
que « sans
la philosophie allemande — et notamment celle
de Hegel —
le socialisme n'eût jamais été fondé ». Lénine,
reconnaissant
après eux que Feuerbach était infiniment
plus pauvre
que Hegel, a désigné dans ses « trois sources »,
comme
source philosophique du socialisme scientifique
non pas le
matérialisme français du x v m e siècle — quelque
admiration
légitime qu'il eût pour lui — mais la philosophie
classique
allemande, celle de Kant, de Fichte, de Hegel,
qui a forgé,
à travers l'abstraction idéaliste, la méthode
dialectique.
Dans ses Cahiers philosophiques, Lénine
écrit crûment :
«
L'idéalisme intelligent est plus près du matérialisme intelligent
que le
matérialisme bête. » Et il ajoute qu'il faut
entendre «
idéalisme dialectique au lieu d'intelligent ;
métaphysique,
non développé, mort, grossier, immobile,
au lieu de
bête ».
Le concept
de dialectique se trouve ainsi, dans les Cahiers
philosophiques, très
enrichi. La définition sommaire de
Kautsky :
la dialectique c'est la théorie générale de l'évolution,
est ici
intégrée dans une perspective beaucoup plus
large. Au
lieu de se contenter de démarquer ou de transposer
Darwin,
comme le faisait Kautsky, Lénine situe
l'évolution
comme un simple moment de l'élaboration de
la méthode
dialectique : « L'idée du mouvement universel
et du
changement (1813 : Logique de
Hegel) est pressentie
avant son
application à la vie et à la société. Proclamée
pour la
société (1847 : Manifeste
communiste) avant d'être
démontrée
dans son application à l'homme (1859 : De
l'origine des espèces de Darwin) »
. Prolongeant vers
l'avenir
cette trajectoire, il ajoute : « La continuation de
l'oeuvre de
Hegel et de Marx doit consister dans l'élaboration
dialectique
de l'histoire de la pensée humaine, de la
science et
de la technique » .
Abordant
lui-même cette tâche, Lénine met l'accent
sur ce qui
est essentiel dans la dialectique, afin qu'on ne la
confonde
plus avec un évolutionnisme vulgaire : la contradiction.
« La
dialectique est l'étude de la contradiction
dans
l'essence même des choses ». Lénine a vu que
l'objectivité
de la dialectique pose de multiples problèmes.
Comment
établir que « la dialectique de la connaissance
a une
signification objective » ?
Ce
problème, Lénine le découvre, même sous le jargon
de
Déborine. Lorsque celui-ci écrit : « L'immanent devient
transcendant
dans la mesure où il acquiert une signification
objective
réelle », Lénine souligne ce passage et note en
marge : «
Des vérités réelles exprimées dans une langue
tarabiscotée
et abstruse en diable » . Nous sommes ici
au coeur du
problème de la connaissance et de l'action,
du problème
des rapports de la dialectique et de la vie,
avec
l'histoire en train de se faire, avec la lutte révolutionnaire.
Lénine va
d'emblée à l'enseignement majeur de
Hegel. «
L'idée de la transformation de l'idéal en réel est
profonde :
très importante pour l'histoire. Mais aussi dans
la vie
personnelle de l'homme, il est clair qu'il y a là
beaucoup de
vrai. La distinction de l'idéal et du réel n'est
pas, elle
non plus, absolue » .
Lorsque
Hegel écrit : « L'Idée est création éternelle et
Esprit
éternel », Lénine souligne et ajoute en marge : « La
vie
éternelle = la dialectique ». Il retient de la démonstration
de Hegel
tout ce qui souligne combien la vie,
la
pratique, la création continuée de l'histoire et de
l'homme,
débordent le concept : « La pratique, écrit
Lénine,
reprenant les formulations de Hegel sur l'Idée,
la pratique
est supérieure à la connaissance théorique,
car elle a
la dignité non seulement du général, mais aussi
du réel
immédiat » . Et, plus fortement encore : « La
conscience
humaine non seulement reflète le monde objectif,
mais aussi
le crée » . « Très bon le § 225 de l'Encyclopédie,
où la
connaissance théorique et la volonté, l'activité
pratique
sont présentées comme deux moyens pour détruire
l'unilatéralité
de l'objectivité et de la subjectivité » (6).
Non
seulement Lénine a ici dialectisé, grâce à Hegel,
le rapport
entre le subjectif et l'objectif, mais il a conçu
un
élargissement considérable de la notion de réalité
objective :
« Deux formes du processus objectif : la nature,
et
l'activité de l'homme qui se donne une fin ». L'important
ici, pour
Lénine, c'est qu'avec la dialectique on
explore «
le mouvement spontané, source de l'activité,
mouvement
de la vie et de l'esprit ; coïncidence des concepts
de sujet
(l'homme) et de la réalité ». Par ce mouvement
de diastole
et de systole, de l'activité militante à la réflexion
philosophique,
et de la réflexion théorique à la pratique
révolutionnaire,
Lénine, au terme de la Logique,
débouche
sur
l'action. La dialectique n'est pas seulement mouvement
de la
pensée, mais du réel et de son histoire, de l'acte par
lequel
l'homme transforme le monde : « L'activité est une
contradiction
— le but est réel et irréel, possible et non
possible...
» (3).
C'est
l'action humaine et non la réflexion philosophique
qui
effectue les dépassements créateurs : « Au commencement
était
l'action. » Déjà Hegel écrivait, reprenant dans
son Histoire de la philosophie, le
thème de la Logique sur
l'Idée
théorique et l'Idée pratique : « Ce que l'histoire de
la
philosophie nous présente, ce sont les actes de la raison
pensante.
L'histoire politique, ou mondiale, considère
les actes
de la raison voulante ».
Lénine a
profondément assimilé la conception hégélienne
des
rapports dialectiques entre l'idéal et le réel, qui constitue
le point
culminant de la Logique: l'idéal
n'est pas
opposé au
réel ; il est « la préfiguration, dans les contradictions
d'une
réalité présente, de son état futur ».
Lénine,
cette « inquiétude de la raison » (pour employer le
langage
hégélien), retient de l'enseignement de Hegel ce qui
est
nécessaire pour déchiffrer, dans l'activité spontanée
des masses,
ce qui est préparation et création de l'avenir,
« le moment
de la subjectivité ne se rencontrant pas, selon
Hegel, dans
la réflexion sur les actes, mais dans les actes
eux-mêmes »
.
Ce qui va
désormais caractériser l'oeuvre théorique et
pratique de
Lénine, dans les dix dernières années de sa
vie, les
années les plus orageuses et les plus fécondes :
celles de
la guerre, de la Révolution d'Octobre et de la
construction
du socialisme, c'est l'union étroite d'une
dialectique
authentiquement marxiste, c'est-à-dire une
dialectique
qui n'est plus ravalée au niveau d'un évolutionnisme
dogmatique
et vulgaire, mais qui a, au contraire,
intégré
tout l'acquis de la dialectique hégélienne, et d'une
attention
permanente à tous les indices de l'initiative
historique
des masses pour laquelle la révolution socialiste
crée les
conditions radicalement nouvelles d'épanouissement
permettant
à chaque homme et à chaque femme de
devenir
sujet actif et créateur d'une histoire proprement
humaine.
Tel est
l'essentiel du léninisme.
Roger Garaudy/Lénine/pages
39 à 49 A SUIVRE
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