Ce vendredi 27 juin, Bill Gates a vécu sa dernière journée de travail à Redmond.
( Aujourd'hui ) Lundi 30 juin, respectueux des règles, l'ex-chief architectural officer et futur chairman de Microsoft a déposé une journée de congé !
Et à partir du 1er juillet, auprès de sa femme Melinda, aux commandes de leur fondation, il entamera une nouvelle vie, la troisième.
C'est peu de dire que William Gates III est un exceptionnel entrepreneur.
Démissionnaire le plus célèbre de Harvard - l'université lui pardonnera trente ans plus tard en lui attribuant un diplôme honoris causa en 2007 -, il deviendra dès 1986, atout juste 30 ans, l'homme le plus riche du monde.
Tout cela, comme il nous le rappelle dans l'interview exclusive accordée à Challenges à la veille de son départ (lire page 72), parce que Microsoft a été fondé sur la formidable vision «Un ordinateur dans chaque maison, sur chaque bureau».
Mais il ne sert à rien de s'extasier sur cet exceptionnel parcours sans rappeler l'âpreté du plus fortuné des Microsofties.
Il faut avoir lu le livre-document "Le Complot de Bill Gates", que Gilles Fontaine, notre journaliste qui a décroché cette dernière rencontre, lui avait consacré il y a dix ans, pour saisir où la culture de la domination de la firme de Redmond est allée se nicher.
Comment Microsoft a fait main basse sur votre ordinateur : tel était le sous-titre éloquent de l'ouvrage, fourmillant d'éléments assurant que Bill Gates, comme John Rockefeller au début du xxe siècle, a été aussi un exceptionnel prédateur.
Et comme John Rockefeller, l'homme le plus riche du monde est devenu à son tour un exceptionnel donateur.
A ceci près que la Fondation Bill & Melinda Gates a déjà distribué 15 milliards de dollars depuis sa création en 2000, plus que la Fondation Rockefeller en près d'un siècle !
Certains esprits cyniques en concluront rapidement que le premier actionnaire de Microsoft avait beaucoup à se faire pardonner.
La lecture de notre portrait consacré à Melinda Gates (page 80) leur apportera un autre éclairage.
Celui d'une femme, belle et brillante, qui a changé et apaisé son homme, et a balisé avec lui le chemin d'une autre forme de réussite, qu'elle résume ainsi :
«Descendre au plus bas de l'échelle de l'injustice et donner là où nous pouvons effectuer de vrais changements.»
Il y a dans ces trois vies de Bill les ferments pour écrire une belle histoire, digne de Hollywood.
Une histoire américaine.
Retrouvez l'interview de Mister Bill...en anglais pour les puristes !!!
Allez , au plaisir de vous lire...