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Le katana suisse, un projet fou

Par Chroma @Chroma_France
Les artisans vaudois se sont mis en tête de fabriquer un vrai katana japonais à... Vallorbe en Suisse. La petite bourgade du Jura suisse à 750 mètres d'altitude, doit son développement au travail du fer. L'exploitation du minerai attestée dès le IVème siècle, a connu son apogée au XVIème, avant l'arrivée, tardive (car les Chinois y étaient déjà parvenus au Ier siècle de notre ère et les Japonais à leur suite s'en inspirèrent également bien avant), des hauts fourneaux, permettant d'atteindre le point de fusion du métal et de produire des quantités industrielles. Industrialisation qui va épuiser le gisement. Les artisans vaudois devront alors se reconvertir dans les métiers de serruriers, armuriers, cloutiers, sous la pression des importations de minerai. Le but du projet katana est de vendre la réalisation finale aux enchères pour financer un fond de revitalisation de l'artisanat local. Comme minerai le choix s'est porté vers celui du Poste des Mines, dans le Risoux, filon réputé il y a encore deux siècles pour sa goethite, qui contient 60% de fer (c'est de la goethite qu'on a utilisé comme pigment dans les peintures des grottes de Lascaux). Pour l'occasion a été dressé un bas fourneau sur place. Puis le minerai a été envoyé à Taro Asano, jeune katanakaji (kaji = forgeron) japonais de 41 ans installé à Seki. Taro Asano a été formé par Fujiwara Kanefusa, 25ème génération de maître-coutelier, qui n'est autre que le mentor et ami du dirigeant de Kasumi, marque distribuée par Chroma France (il figure d'ailleurs sur leurs prospectus commerciaux).  Mais ce n'est pas gagné pour les Suisses, Asano a tenté de forger les échantillons, avant de répondre  que ce n'était pas possible, le fer de la vallée de Joux ne convient pas à la fabrication de sabres. Trop d'arsenic ! On aurait pu leur dire, il est en effet de notoriété que le fer européen contient trop d'impuretés qui le rendent cassant. La différence étant que le minerai européen provient de roches minérales contenant de l'oxyde de fer et le second d'un fin sable noir ferrifère détaché par oxydation de rochers volcaniques. Ce n'est donc pas gagné. Retour à la case départ pour les apprentis forgerons suisses.     

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