" Evolution du Crucifix dans l'Art "
Journée d'étude - Organisée par les Amis d'Agde
Sous la direction de J.C. Rivière
Samedi 14 octobre 2017
Moulin des Evêques
9h à 18h
Sous le " signe du Crucifix "... une journée cruciale !
Rassembler plus de 80 personnes, un samedi matin, au Moulin des Evêques pour leur parler, une journée entière, d'un sujet que certains jugeront ringard et hors de notre temps : gageure impossible !
Et bien, non ! Pari tenu... cela a marché !
Accueil sympathique, petit déjeuner convivial, café, jus d'orange, viennoiseries, des organisateurs efficaces bien qu'inquiets à cause de petits problèmes techniques. Il faut croire que le sujet pouvait " faire des miracles " car, à 9h30, la première communication démarrait et les images nécessaires à sa compréhension étaient bien là !
" Evolution du Crucifix... des origines à la Renaissance " par J.C. Rivière, médiéviste.
Durant 45 minutes (le sujet était vaste) l'intervenant brossa une fresque chronologique, illustrée d'une soixantaine d'œuvres d'art du Ve siècle à... 1950 (celle-ci était hors-jeu mais ancrée dans notre époque, retour à notre réalité). " Si des premiers siècles jusqu'à l'avènement de Constantin on ne peut que constater la rareté, voire l'absence, de ces représentations, elles deviennent plus fréquentes dès le IVe siècle... " .
J.C. Rivière (cliché P.J. Amagat)
Yannick Casajus, par ailleurs archiprêtre d'Agde mais également spécialiste reconnu en Art sacré, offrit à la suite une remarquable intervention sur " L'Eglise et les représentations du Christ en Croix" . Sans prosélytisme et avec une conviction enlevant l'adhésion le Père Casajus sut, jusqu'à la pause, apporter d'excellentes réponse à cette question " fondamentale, que le christianisme se pose depuis ses origines : peut-on représenter ce qui touche au mystère de Dieu ? Héritière de l'Ancien Testament, la Foi chrétienne ne pouvait pas ignorer l'interdit du Décalogue : Tu ne te feras pas d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est dans les cieux ou de ce qui est sur la terre (Ex 20-4.) "
Y. Casajus (cliché P.J. Amagat)
La matinée s'acheva avec un rappel des " Arma Christi" , ces " instruments " de la Passion, présents depuis le IXe siècle sur les représentations de la Crucifixion et de la Croix. roix de mission pouvant être lues comme une "bande dessinée" verticale, avec l'intention de frapper aussi bien l'œil que l'esprit. " David Mouraret, avec méthode mais non sans humour, nous offrit au travers de Croix de Mission héraultaises et gardoises " des clefs pour mieux décrypter les symboles ornant les nombreuses croix de mission de notre région.. C
D. Mouraret (cliché P.J. Amagat)
Pause de midi et repas bienvenus ! Aux fourneaux, le maître ès-moules farcies à l'Agathoise, , avec l'aide d'une " brigade " d' Antoine CatanzanoAmies d'Agde et l'adhésion des convives ravis !
Ce repas fut aussi l'occasion d'échanges, de retrouvailles et celle de " reprendre des forces " pour l'épreuve de l'après-midi.
A. Catanzano (cliché P.J. Amagat)
Après-midi débutant par une communication érudite mais captivante, celle de Patrice Majou, avec " La Crucifixion au regard des Evangiles et du Linceul de Turin. Influence du Linceul sur l'art du crucifix " osant le rapprochement entre le " Suaire " et l'Homme du Crucifix, offrant ainsi une vision réaliste et sans fard des sévices subis. " La sobriété des Evangiles contraste encore une fois avec ce qui fut le plus terrible des supplices... Les Evangiles ne nous donnent que très peu de détails. La mise en parallèle avec le Linceul de Turin nous permet de nous approcher du niveau de souffrance humaine consenti par le Christ pour le Salut Universel " .
Le Dr Jean-Paul Cros, anthropologue, apporta avec ses remarques constructives le point de vue de l'archéologie actuelle.
P. Majou (cliché P.J. Amagat)
Michel Adgé, délaissant pour le circonstance le Canal du Midi et ses recherches viticoles, posa en préambule d'une intervention, comme toujours, de qualité, " Vous connaissez tous la légende du St-Christ" . Son propos, bien que ponctué de " on ne connaît pas grand chose de sûr ", documenté et bien illustré donna une belle fin aux communications de l'après-midi. " C'est ainsi que tous les renseignements d'ordre historique que l'on croit savoir sur son apparition dans Agde et sur les vicissitudes qu'il connut durant plus de trois siècles, même pour la période révolutionnaire, apparaissent inconsistants dès que l'on cherche à les préciser ".
M. Adgé et P. Majou (cliché P.J. Amagat)
Il ne restait plus à Jean-Claude Rivière qu'à excuser, en donnant un rapide aperçu de " Le crucifix dans la sociologie du XXIe siècle" , l'absence de Damien Karbovnik, brillant sociologue, malheureusement appelé à l'autre bout de la France pour une douloureuse circonstance familiale.
La synthèse et la conclusion de cette studieuse journée permirent de dégager des pistes pour une prochaine rencontre. " Il est incontestable qu'après avoir pu analyser et discuter la place du Crucifix dans l'Art une œuvre très proche, le " Saint-Christ " d'Agde, s'impose comme le sujet d'une prochaine étude" .
J.C. Rivière (cliché P.J. Amagat)
Cette journée, pour le moins réussie, doit beaucoup au travail des " Amis d'Agde" , à leur président Jules Cruells-Capèce, à Francis Dagada, à Antoine Catanzano, mais aussi, il est bon de le signaler, à la participation de la municipalité d'Agde qui, outre la mise à disposition du " Moulin des Evêques ", à contribué aux différentes collations et au repas. Nous n'oublierons pas la Cave de la Clairette d'Adissan, dont le directeur, Jean Renaud, a activement participé à nos travaux, qui a doté nos repas et apéritif final des vins de ses coopérateurs.
Une vue de l'assistance (cliché P.J. Amagat)
Echange entre J.P. Cros et P. Majou (cliché P.J. Amagat)
Le repas (cliché P.J. Amagat)
La publication des " actes " de cette journée est prévue dans des délais rapides. Leur réservation est possible par téléphone au 07 77 25 31 36 ou par mail à l'adresse : [email protected].Nos plus vifs remerciements à Jacques-Paul Amagat à qui l'on doit la couverture photographique de l'ensemble de la Journée et à Michel Mata qui a assuré la prise de son et l'enregistrement des communications.