Que peut changer le nouveau droit du travail pour une PME ? D'un côté une avocate spécialisée, qui travaille pour la PME et suit la question depuis des années. De l'autre des patrons de PME. Résultat ?
On est bien en France, hyper technocratique. Le texte est effroyablement compliqué. L'esprit ? Simplifier ! L'idée est, en dehors d'un corps de principes intangibles, que l'entreprise puisse adapter ses lois aux conditions qui lui sont propres. D'après un participant, il y aurait aussi un souci de se conformer à la société actuelle : le jeune est un indépendant, qui ne se reconnaît plus dans les syndicats. En pratique ? Il en reste la possibilité donnée au dirigeant de court-circuiter ses délégués syndicaux, pour faire voter ses employés sur les mesures qu'il juge nécessaires.
Le patron de PME fait grise mine. Il n'y a rien qui l'enthousiasme. Sa peur : c'est le Comité d'entreprise, il fait émerger deux ou trois individualités qui vont vouloir briller auprès de leurs collègues, en rendant la vie difficile au dirigeant. Or, ce seuil n'a pas disparu. Il y en a même un nouveau, et qu'il découvre : à onze salariés il faut un comité économique et social. Découragement : la PME n'a pas les moyens de se payer un directeur juridique, il est clair qu'il lui en faudrait un. Décidément, les études ont raison : la PME française est très peu rentable, ce qui force le dirigeant à s'occuper, mal, de beaucoup de choses.
La grande innovation, c'est vider le CDI de son sens. Désormais le I ne protège plus de rien. En fait, le véritable esprit de la loi serait-il de faciliter le licenciement ? En espérant que ce qui bloque l'embauche est la difficulté de licencier ? Mais cela ne peut-il pas encourager à se débarrasser du collaborateur récalcitrant ? De même, l'accord collectif s'impose au contrat de travail, antérieur. Plus aucun engagement fait au salarié n'est sûr. Crée-t-on ainsi une saine ambiance ? Toujours est-il que ces mesures ne donnent franchement pas envie de recruter à notre échantillon.