MINDHUNTER // Saison 1. Episodes 1 et 2.
Basée sur le libre de John Douglas, Mindhunter nous ramène au temps des serial killer et de cette fascination américaine pour les serial killer des années 70. Produite par David Fincher, ce dernier s’était également occupé de House of Cards et impose son style visuel dans ces deux premiers épisodes. C’est Joe Penhall (La route, Enduring Love) qui s’est occupé de l’adaptation du roman de John Douglas, mais ce n’est pas toujours facile de plonger dans l’esprit des serial killer. Ce qui fonctionne tout d’abord dans Mindhunter, c’est clairement le casting. Jonathan Groff (Glee) est parfait dans le rôle de Holden Ford mais il est très bien aidé par les acteurs et actrices qui l’accompagnent. Mais ce n’est pas facile de raconter un thriller/polar de la meilleure des façons. Dans un sens, le premier problème de ce premier épisode, c’est le fait que Mindhunter nous fait un résumé Wikipédia de la traque des serial killer en espérant que l’on n’ait jamais rien lu là dessus (ou même vu). David Fincher est en tout cas parfait pour le genre lui à qui l’on doit des films comme Seven (1995) ou encore Zodiac (2007) - et surtout ce dernier auquel Mindhunter ressemble en partie -.
Comment anticiper la folie quand on ignore comment fonctionnent les fous ? Deux agents du FBI imaginent une enquête aux méthodes révolutionnaires et se lancent dans une véritable odyssée pour obtenir des réponses.
Mais Mindhunter n’est pas Zodiac. Dans un sens j’aurais presque préféré que Mindhunter soit une adaptation nouvelle de l’histoire du tueur du Zodiac en série. Car il y a largement de quoi raconter mine de rien, sauf que ce n’est pas vraiment le cas. C’est un peu une histoire en parallèle, qui tente de nous plonger dans ces nouvelles techniques d’interrogatoires qui permettent de voir au travers de l’esprit des tueurs. Dans un sens, c’est un peu les débuts du profiling. Et finalement, ça fonctionne en partie. Car nous sommes aux débuts de ces techniques de psychologie du serial killer au FBI et les techniques changent un peu des séries policières actuelles. Tout est ici moins facile et toute la technologie actuelle n’est pas présente. Cela permet de se concentrer sur d’autres choses et notamment les dialogues. David Fincher a surement infusé ses idées dans le script de Joe Penhall alors que Mindhunter ressemble à certains moments à une sorte de méditation, une copie de Zodiac et accessoirement Seven. Même le générique n’est pas sans rappeler une scène de Fight Club (celle du cinéma). Mais je ne critique pas David Fincher pour avoir fait en sorte que Mindhunter lui ressemble.
Bien au contraire, je pense que c’est un atout ici. Cela donne une petite impression de déjà vu avec des références qui fonctionnent donc ça tient de debout. Sans compter que Jonathan Groff infuse lui aussi dans son personnage de jolis moments. Sa prestation est solide et dans le registre, je me demande si l’on ne pouvait pas rêver mieux que lui. Même Holt McCallany, qui incarne Bill Tench, son collègue, est parfait dans le rôle. Au cours de ces deux épisodes on suit alors les aventures personnelles et professionnelles des personnages avec ce qu’il faut de dialogues (beaucoup de dialogues pour l’amour de Fincher !), des scènes de sexe (dans chaque épisode), et puis des enquêtes. Ce qui est dommage par moment avec Mindhunter c’est le fait que les personnages déroulent des tas de dialogues et que Groff par exemple tente de rendre le tout cohérent avec son jeu plus qu’avec toutes les choses qu’il débite, peu importe l’occasion. Le script tente de faire de son personnage un personnage qui sort du lot, peu importe dans quelle circonstance. Finalement, si Mindhunter est intéressante elle ne brille pas encore suffisamment pour nous plonger tout de suite dans ce qu’elle a à raconter.
Note : 5.5/10. En bref, prometteur.