J’ai trouvé ces poèmes dans le recueil Les chemins du silence, publié en 2014 aux éditions du Puits de Roulle, et qui réunit de précédents recueils de Robert Notenboom.
Ce poète, né en 1931, vit à Douai. Bien qu’ayant toujours écrit, ce n’est qu’après avoir traversé les épreuves de la maladie qu’il a commencé à publier ses poèmes.
***
La Source
Il faut creuser profond la terre
Pour y trouver enfin la source
Creuser longtemps mais claire
Jaillira l’eau
Il ne faut pas crier
Il ne faut pas chanter victoire
Il faut longtemps chercher
Entendre et lire
Et voir
Pour trouver enfin dans le sourire
Toute recherche abandonnée
La paix du désespoir
***
A Pen Men
A Pen Men
Au-dessus des falaises, sur le roc
Il n’y a presque pas de terre
Et pas d’eau
La moindre pluie asséchée par le vent
Il y a la lande
Vite fleurie
Vite rabougrie
Et une herbe rase et fine
Aux tiges blotties les unes contre les autres
Comme pour se réchauffer
Et résister ensemble
***
Shyly, Reddening
Rougissantes, timides
les fleurs mourantes qui s’envolent
pensent
survivre
en papillons
***
Las de mon corps qui se délabre
Las de mon corps qui se délabre
J’aimerais tant m’en évader
Te rejoindre au plus profond de ton cœur
De ton corps
A ne faire plus qu’un avec ton âme
Ayant vaincu ma propre mort