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Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?

Publié le 16 octobre 2017 par Jpopeck @MontreCardioGPS

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Polar a développé plusieurs capteurs cardio optiques en interne. Le dernier, le plus fiable d'après mes tests, est reconnaissable entre tous car il comporte 6 LEDs qui entourent un capteur de lumière. Après l'avoir intégré sur la M600 et la M430, avant de l'intégrer peut-être sur la V830, Polar l'a transformé en capteur cardio optique autonome sous la forme d'un brassard qui se porte autour du bras.

Sans être innovant (on connait depuis plusieurs années le Scosche Rhythm+), ça montre l'intérêt que porte Polar à la précision de la mesure de la fréquence cardiaque. On sait que c'est précisément ce point qui fait plus ou moins défaut sur les montres cardio GPS avec capteur cardio optique au dos de la montre.

La solution sous forme d'un brassard pourrait donc enfin permettre de se passer d'une ceinture thoracique en améliorant la précision du capteur cardio optique.

Quelle est la différence qui améliore la précision ?Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?

Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que c'est en fait le même capteur cardio optique qui est utilisé sur la M430 et le OH1. Polar y a simplement ajouté une batterie, une mémoire et une puce Bluetooth, le tout intégré dans un petit boitier en plastique.

En théorie (oui, je sais, en théorie, tout est plus facile), le bras est une zone bien plus favorable à la mesure de la fréquence cardiaque en optique que le poignet. Ca vient tout simplement de notre anatomie. Le flux sanguin y est plus important, les vaisseaux plus gros, et donc c'est plus facile d'analyser l'infime fraction de lumière qui est réfléchie par les tissus.

J'ai fait différents essais de placement, sur le biceps ou sur l'avant-bras, en face interne ou en face externe. On verra quelle est la position qui donne les meilleurs résultats dans la partie relative à la précision du cardio.

Le second facteur vient du brassard en lui-même. Une des clés de la fiabilité d'un capteur cardio optique, c'est qu'il soit bien toujours en contact avec la peau. Sans quoi la lumière extérieure vient perturber la photocathode. C'est pour ça qu'avec une montre, il faut serrer un peu plus le bracelet. Les constructeurs en sont conscients et utilisent maintenant des bracelets en silicone qui donnent un peu d'élasticité. Sur le OH1, c'est bien plus puissant. Le brassard est élastique et plaque bien le capteur sur la peau. En plus, la zone est plus 'molle' que le poignet et le capteur s'enfonce un peu plus dans les muscles. C'est donc potentiellement gage d'une meilleure précision. Reste à voir la durabilité de l'élastique dans le temps.

Présentation du Polar OH1Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?

Il faut voir le OH1 comme un accessoire d'une montre cardio GPS, d'un compteur vélo ou d'une appli pour smartphone, au même titre qu'une ceinture cardio traditionnelle. On peut le décomposer en 3 parties :

  • Le pod lui-même
  • Le brassard élastique
  • Le support qui permet de brancher le capteur sur un port USB

Ce qui m'a frappé dès le déballage, c'est à quel point il est petit. Je n'en avais pas pris conscience sur les photos. Le pod est beaucoup plus petit que le pod d'une ceinture cardio. Il fait à peu près la taille de 3 pièces de 1€ posées les unes sur les autres (30mm de diamètre et 10mm de haut). Le pod pèse 5g et le brassard 12g.

Polar annonce une autonomie de 12 heures. C'est difficile de savoir où on en est pendant l'utilisation, parce qu'il n'y a pas d'écran pour indiquer le niveau de charge de la batterie. Je suis donc allé jusqu'au bout du bout : 11h16 d'enregistrement. Si l'on ajoute à ça les quelques minutes avant et après chaque enregistrement (le temps de le coupler et d'aller dans les menus de la montre pour lancer l'activité, puis d'éteindre le pod après avoir arrêté l'activité), je crois qu'on peut dire qu'il tient bien les 12h d'enregistrement.

Pour le recharger, on retire le pod du brassard, on le place dans le support USB et on le branche, soit sur un port USB d'un ordinateur, soit directement sur l'adaptateur secteur de votre smartphone.

Pour l'utiliser, il suffit de le coupler via Bluetooth. Il n'est pas compatible qu'avec les montres et compteurs Polar. On peut l'utiliser avec d'autres marques, mais il faut une compatibilité Bluetooth (pas ANT+). Perso, je l'ai utilisé sans problème avec ma Spartan Ultra. Il est étanche à 30m et doté d'une mémoire interne qui lui permet de stocker jusqu'à 200h de données lorsqu'il ne peut pas les transférer par Bluetooth.

En effet, techniquement, il y a 2 façons de l'utiliser :

  • Couplé à un autre appareil (affichage des données en direct)
  • En mode autonome (exploitation des données en différé)

Sur le pod, il y a 1 bouton d'un côté et 1 LED de l'autre (c'est l'unique interface homme/machine, il n'y a pas de vibrations). Un appui court pour l'allumer, deux appuis courts pour le passer en mode autonome, un appui long pour l'éteindre. Le jeu de lumières est plus compliqué (voir ci-dessous).

Le bouton n'est pas facile à enfoncer. C'est pas que j'ai des gros doigts, mais je suis obligé d'appuyer dessus avec l'ongle, parce que j'y arrive pas avec la partie charnue de mon pouce (là où on met l'encre pour une empreinte digitale). J'imagine que c'est une sorte de sécurité pour éviter d'appuyer sur le bouton par inadvertance, en enfilant une veste à manches longues par exemple.

Venons-en aux différents signaux lumineux.

Lorsque le OH1 est en charge :
  • Clignote orange pendant la charge
  • Vert fixe lorsque la charge est terminée
Après allumage :
  • Clignote vert 5 fois si le niveau de batterie est normal
  • Clignote orange 5 fois si le niveau de batterie est faible (moins de 2h)
En utilisation comme accessoire
  • Clignote blanc tant que la fréquence cardiaque n'est pas détectée
  • Clignote vert lorsque la fréquence cardiaque est détectée
  • Clignote vert 2 fois lors de l'extinction
En mode autonome
  • Clignote orange 3 fois en passant en mode autonome
  • Clignote blanc tant que la fréquence cardiaque n'est pas détectée
  • Clignote vert lorsque la fréquence cardiaque est détectée
  • Clignote vert 2 fois lors de l'extinction
  • Clignote vert/orange alternativement si la batterie est faible (moins de 2h)
  • Clignote orange rapidement si le niveau de batterie est critique
Divers
  • Clignote bleu pendant la synchronisation ou l'apairage
  • Orange fixe en cas d'erreur

Pour le moment, le OH1 ne fait que mesurer la fréquence cardiaque, pas la variabilité de la fréquence cardiaque. Ca veut dire qu'il ne fonctionnera pas pour faire un test orthostatique avec la V800 par exemple. Mais bon, c'est peut-être quelque chose que Polar peut développer et apporter par une mise à jour logicielle.

Utilisation en sport - couplé à une montre ou une appli

Avant de l'utiliser la première fois, on est censé le synchroniser avec Polar Flow. Ca fonctionne sans (je l'ai fait, ben oui, parce que comme tout le monde, je ne lis pas le mode d'emploi quand je reçois un nouveau gadget), mais c'est mieux de le faire. En effet, ca permet de configurer l'endroit où vous voulez le porter (avant-bras gauche, biceps gauche, avant-bras droit, biceps droit) et aussi de vérifier s'il n'y a pas une mise à jour logicielle qui peut être téléchargée.

Ensuite, il suffit de le coupler avec l'application, la montre ou le compteur comme on le fait avec n'importe quelle ceinture cardio. Je l'ai testé avec Runtastic Pro et la Spartan Ultra, RAS. Notez qu'on ne peut le coupler qu'à un seul équipement à la fois, c'est une limitation de la connexion Bluetooth. Si vous choisissez de le coupler avec une appli, il faudra alors emporter votre téléphone avec vous (je vous rappelle que la portée du Bluetooth est d'une quinzaine de mètres). C'est seulement dans le mode autonome que vous pourrez vous en passer (voir paragraphe suivant).

En course à pied, on peut le porter n'importe où sur le bras, mais il vaut mieux éviter la position 'biceps avec pod à l'intérieur'. Sinon, il gène un peu car il frotte sur les côtes lors du mouvement de balancé du bras. Pas de problème pour l'avant-bras intérieur. En vélo, c'est comme vous voulez, mais c'est en biceps intérieur que j'ai obtenu les meilleurs résultats (voir paragraphe précision cardio). Petit détail, j'ai pris l'habitude de placer la LED du pod vers le haut, histoire de pouvoir voir facilement de quelle couleur elle s'allume. Bon, quand il fait froid et qu'on met des manches longues, ça ne change pas grand-chose.

Globalement, on sent que l'élastique sert lorsqu'on l'enfile. Ce n'est pas la peine de serrer comme un malade, il faut juste qu'il tienne en place. Mais après quelques minutes, on l'oublie facilement. Il ne m'a jamais dérangé.

Attention en fin de séance ! Contrairement à une ceinture cardio classique, il faut bien penser à l'éteindre avant de le ranger... Sous peine d'une mauvaise surprise la prochaine fois.

Utilisation en mode autonome

Dans ce mode de fonctionnement, on n'utilise ni smartphone, ni montre, ni compteur pendant son activité. C'est parfait pour la salle de muscu, pour des activités cardio de groupe comme la zumba ou un entrainement de foot.

On l'allume, on appuie 2 fois sur le bouton pour le passer en mode autonome et l'enregistrement du cardio commence... jusqu'à ce qu'on l'éteigne. Il suffit ensuite de le synchroniser avec Polar Flow, soit sur l'ordi, soit en Bluetooth via l'appli. Polar Flow crée alors une activité 'autre sport d'intérieur', dont on peut changer manuellement le type. On y retrouvera les données de cardio (et c'est tout, pas de données GPS ou autre).

Ce mode est aussi utilisable en natation. Aucune donnée n'est transmise sous l'eau, mais on peut les synchroniser à la fin de l'activité.

Précision cardio

J'ai fait plusieurs essais, sur différents sports et en testant différents placements. Commençons par la course à pied.

Pour la première sortie, en endurance fondamentale, j'ai placé le OH1 sur l'avant-bras, sur la face interne, juste en-dessous du creux du coude. Et les résultats ont été à peine croyables. Sur le graphe ci-dessous, les 2 courbes se chevauchent presque parfaitement. Je n'ai jamais vu d'aussi bons résultats avec un capteur cardio optique (et j'en ai déjà testé un paquet).

Si bien que j'ai approfondi mon analyse des fichiers GPX. Sur les 2953 points enregistrés sur la sortie, l'écart moyen est de 1.12 bpm. Et si on enlève les 2 premières minutes (la partie où le OH1 met un peu de temps à coller à la courbe de la ceinture HRM-Run), alors l'écart est de 0.87 bmp ! Moins de 1 battement par minute de différence entre le OH1 et une ceinture cardio ; autant dire que c'est parfait.

Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?Ensuite, j'ai corsé un peu le rythme, sur un parcours vallonné. Le suivi dès le départ est épatant, on dirait 2 ceintures cardio. Le OH1 a parfaitement suivi des montées de 135 à 175bpm. Il a fait ensuite 2 courts décrochés vers la 27 e et la 41 e minute, et 1 écart un peu surprenant sur la redescente vers la 43 e. Dans l'ensemble, je crois pas qu'on ait à se plaindre d'un suivi comme ça.

Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?Alors j'ai décidé de pousser le OH1 dans ses retranchements. Et j'ai envoyé du lourd, jusqu'à 192bpm (à 1bpm de ma FCmax). Là, on pourrait croire que la courbe est celle d'un capteur cardio optique au dos d'une montre. Tout est parfait jusqu'à 160 bpm, mais il rate 3 des 5 brusques montées en intensité.

Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?Pour conclure sur une utilisation en course à pied, le Polar OH1 n'est encore pas la solution optique miracle pour faire du fractionné 30/30. Par contre, il donne des résultats meilleurs que tous les autres capteurs optiques sur des séances en endurance ou à allure seuil avec des variations modérées.

En vélo, les capteurs cardio optique sont habituellement vraiment mauvais. Une fois de plus, le OH1 fait beaucoup mieux. Mais cette fois, c'est sur le biceps, en face interne (côté poitrine), que j'ai obtenu les meilleurs résultats, avec des suivis parfaits de variations de 110 à plus de 150bpm.

Test Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?

ConclusionTest Polar OH1 : le cardio optique pour enfin se passer de ceinture ?

A l'issu de ce test, je n'ai plus aucun doute sur le fait que le brassard OH1 est plus précis qu'une montre cardio optique portée au poignet. J'estime qu'il conviendrait à 80% des gens en remplacement d'une ceinture cardio (c'est une estimation au pif). Mais je ne le conseille tout de même pas à tous ceux qui veulent faire des fractionnés courts ; ou alors en complément d'une ceinture.

C'est dommage que Polar n'ait pas opté pour une double compatibilité Bluetooth/ANT+, ça leur ferme une partie du marché (et ça laisse une porte ouverte pour Garmin).

Vous avez trouvé ce test utile ? Vous souhaitez acheter un OH1 ?

J'espère que vous avez trouvé cet article utile. Je suis un sportif comme vous qui cherche à avoir le plus de détails possibles avant d'acheter un nouveau matériel de sport. Je passe généralement plusieurs heures pour faire ces tests, c'est pas mal de boulot.

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Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas à les poser dans un commentaire. Je prendrai le temps d'y répondre.


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