L'ivresse, le vertige, le déséquilibre, le tournis du plongeur dans la plus profonde des plongées...
On a beau taxer les gens de cynisme par rapport à la déconnection des politiciens face à la population en général, elle est complètement réelle.
Trois exemples extrêmement récents:
Philippe et son équipe voulaient qu'on se rappelle d'autre chose. Ils ont une équipe qui écrit à plusieurs mains des "grandes lignes" qu'ils voudraient bien publier eux-mêmes dans les journaux. Des formules ampoulées comme équipe gagnante, presque parité homme/femme (sans portefeuilles, celles-la), équilibre jeunesse/expérience. Des mots que l'on voudrait donc mettre dans la bouche des journalistes.
Mais, c'est bête, c'est gens-là ne font pas que lire ce qu'on leur demande de lire, ILS RÉFLÉCHISSENT. Ces cons.
Et quand ils ont souligné ce que je vous ai souligné plus haut, Couillon a pas aimé ce qu'ils retenaient de son remaniement. Il a pété un plomb. Il a cité Shakespeare. "C'est ça que vous voulez, vous les médias? un peu de chair et un peu de sang?".
Quand un Premier Ministre s'énerve de la sorte, c'est que ça va mal dans la chaumière.
Si vous vous attendez à ce que les médias ne fasse que lire vos communiqués, à quoi bon câlisse?
À quoi bon le journalisme, câlisse? À quoi bon le sol si on ne peut jamais y danser, honey?
Prend ta lèvre inférieure, Phil, remonte-là sur ta tête et avale très fort.
Le même jour, Donald Trump disait le plus sérieusement du monde: "I think it's totally discusting that the people from the media can write absolutely whatever they want..."
Réalise-t-on comment une phrase comme celle de Trump est lourde de sens? Le réalise-t-il lui-même?
Trump a rajouté que quelqu'un devrait y jeter un oeil. Ce, à quoi un vaillant présentateur de nouvelles à rétorquer, constitution en main: "Yes Donald, you're right, but someone did...". Il s'agit même du tout premier amendement de la constitution des États-Unis, qui interdit le congrès de limiter la liberté de religion, d'expression, la liberté de la presse, ou le droit de se rassembler pacifiquement.
Parle de ce que tu sais Don. Oh que tu parlerais peu, mon grand ignorant.
Finalement, au Canada, ils sont de plus en plus nombreux à dire à la fois que le gouvernement honore fameusement sa promesse de dépenser beaucoup d'argent (Traduction: imiter papa en nous plongeant profondément dans une dette pour les années à venir), à la fois qu'il y a assez peu d'adultes autour des tables gouvernementales. Ça peut paraître condescendant, mais on dit qu'on s'intéresse davantage à qu'est-ce qui ressemble à quoi sur les réseaux sociaux, qu'à de réelles problématiques tangibles.
La langue de Justin est la même que celle de Mélanie. Une langue défensive qui parle de rien et de tout.
De rien surtout.
Essayez d'analyser un de ses propos est comme disséquer une guimauve. C'est mou et duveteux, très sucré, et aussitôt qu'on essaie d'y mettre le doigt, c'est devenue de la bouette blanche.
Chaque fois que l'on parle, on envoie un message quelque part.
Celui de Couillard, celui de Trump, ceux de Mélanie ou Justin, sont des mots mous lancés dans le but d'épaissir un brouillard qui séparerait leur monde du nôtre.
Nous vous avons élus.
Parlez nous. Sans fumée, svp. Sans guimauve autour du feu.