Un vif succés
Après plusieurs semaines de lecture des romans en compétition, les lycées participants ont l'opportunité d'échanger et de débattre avec les auteurs en lice pour le Prix lors de 7 rencontres régionales, organisées du 9 au 18 octobre au sein de plusieurs Ateliers Canopé. Après Nancy, Rennes et Paris, les auteurs se rendaient donc vendredi dernier à Lille à la rencontre des classes suivantes :
- la 1ère gestion administration du lycée Hurle-Vent au Tréport
- la 2nde du lycée du Val de Lys à Estaires
- la 1ere L du lycée Pierre de Coubertin à Calais
- la Terminale Bac pro commerce du lycée professionnel Louis Armand de Jeumont
- la seconde du lycée Louis Thuillier à Amiens
Les auteurs étaient nombreux à avoir répondu à l'appel : Patrick Deville, Véronique Olmi,, Philippe Jaenada, Brigitte Giraud, Monica Sabolo, Frédéric Verger, Alexis Ragougneau, François-Henri Désérable, Olivier Guez, Alice Zeniter, Kaouther Adimi.
Des questions variées
Le processus d'écriture
Les élèves étaient curieux de connaître les origines de la vocation des auteurs et leurs habitudes d'écriture. François-Henri Désérable avait ce rêve fou de pouvoir rester sur son canapé à lire et qu'autour de lui dans un silence feutré les autres murmurent "Chut !... il travaille". Les autres auteurs également avaient toujours en eux cette envie et ce besoin pressant de lire et écrire toute la journée. Kaouther Adimi souligne qu'en 1994 en Algérie, elle n'avait pas accès à une grande offre en terme de lecture, et de fait, elle s'est décidée à écrire elle-même des histoires qu'elles pourraient ensuite lire.
Frédéric Verger est venu plus tard à l'écriture, mais il écrivait tôt. Il est professeur en parallèle. Kaouther Adimi éprouve aussi ce besoin d'avoir aussi un autre emploi, elle travaille du lundi au jeudi pour ensuite pourvoir se libérer par l'écriture. Philippe Jaenada a un travail très lucratif quelques jours par semaine pour ensuite se concentrer sur l'écriture, puisqu'il serait vain de penser pouvoir gagner beaucoup d'argent grâce à l'écriture... Pour tous, l'écriture et la lecture sont l'air qu'ils respirent, un besoin vital avant d'être une obligation.
Alice Zeniter a commencé par des études et théâtre et elle a gardé de cet amour du théâtre l'habitude de lire à haute voix ses romans parce que "L'écriture s'éprouve sur la page mais aussi dans la bouche et à l'oreille, elle passe par le corps tout entier." Monica Sabolo aime aussi déclamer les phrases, et quand la phrase déclamée sonne comme une bande-annonce de film américain, par son rythme et son intensité, elle la garde.
L'écriture ne coule pas toujours, Véronique Olmi a réécrit quatre fois son roman avec des narrateurs différents, jusqu'à trouver la note juste. Ecrire demande une concentration, un travail, des réécritures multiples, pour enfin, parvenir au but visé.
Aux lycéens qui souhaiteraient faire ce métier, François-Henri Désérable suggére de "Lire, lire et lire encore". Il rappelle qu'il existe le Prix des jeunes écrivains qu'il a lui-même reçu en 2011, tout comme Kaouther Adimi en 2007 et 2009.
De la porosité entre le réel et la fiction
De nombreux romans de la sélection s'inspirent de personnages réels, car pour les auteurs l'équilibre entre l'intime et la réalité historique reste discret.
"Etre écrivain c'est se soustraire au monde pour créer son propre monde" François-Henri Désérable
Olivier Guez se demande s'il est le marionnetiste ou la marionnette de ses personnages.
Pour Véronique Olmi, écrire c'est se décoller du réel, partir dans la marge, respirer un peu plus loin.
L'heure des dédicaces
Après la rencontre, les lycéens ont pu se faire dédicacer leurs livres.
À l'issue de l'étude des livres, les classes élisent un délégué pour présenter leur tiercé de livres gagnants et défendre leurs choix lors de délibérations régionales. Elles ont lieu dans 6 villes en simultanée (Lyon, Nantes, Metz, Paris, Marseille, Rennes).
Chaque région choisit ses deux représentants et son tiercé de livres gagnants. Une finale se tient ensuite à Rennes, berceau du Prix. À l'issue des délibérations, le Prix Goncourt des lycéens est proclamé et rendu public.
Le jury constitué par les délégués régionaux et étrangers réunis à huis clos à Rennes, élisent le 30e Prix Goncourt des Lycéens, le 16 novembre 2017.
Sur Lecturissime
Prochainement je vous livrerai les impressions des auteurs, des lycéens, des professeurs sur ces rencontres et leur ressenti sur le prix. Et je continue bien sûr mes lectures des romans sélectionnés pour pouvoir vous en parler !
Retrouvez en ces pages :
Nos richesses de Kaouther Adimi