Equus de Sidney Lumet

Publié le 16 octobre 2017 par Fromtheavenue


Martin Dysart, un psychanalyste renommé, accepte de prendre en charge le jeune Alan Strang qui, sous un accès de folie, a crevé les yeux de six chevaux de l'écurie dans laquelle il travaillait. Rapidement l'esprit torturé du jeune homme bouscule le médecin qui commence à douter de lui, de son métier, de sa vie et de son âme.

Sidney Lumet était jusqu'à ce film, un inconnu pour nous ou presque. Adapté d'une pièce de théâtre par Peter Shaffer, Equus fascine le téléspectateur qui à la fin du film est bouleversé devant tant de justesse, de profondeur et de talent.


Comme le rappelle un des excellents suppléments du blu-ray, Sidney Lumet est un cinéaste du doute. Dès le départ du film, Richard Burton (dans un rôle époustouflant) s'adresse au téléspectateur et lui assène ses incertitudes.On ne sait pas alors si le film se bornera à présenter la seule vision du thérapeute ou celle du malade. Et si c'était finalement les deux? Voire plus. Finalement Lumet a toujours un longueur d'avance sur nous et va au-delà de ce que l'on prétend attendre du film.
Réalisé en 1978 et très ancré dans leur époque, la pièce comme le film remettent en cause la norme, la psychanalyse, la famille, la religion, bref, toutes les valeurs de la société.

Sur l' Avenue nous avons particulièrement apprécié l'imagerie du désir, de la sexualité, du corps. Le jeu des deux acteurs est tout bonnement exceptionnel. Il s'agit là d'un des tous derniers rôles de Richard Burton qui semble donner absolument tout et même au-delà.

La découverte ensuite d' Un après-midi de chien (1975) puis d' A bout de course (1988) ou bien encore de 12 Hommes en colère (1957)nous a permis de réaliser à quel point Sidney Lumet est un réalisateur majeur qui sait nous interroger au plus profond de la nuit. Il met le spectateur à rude épreuve et ne lui mâche pas le travail. Des films précieux qui font réfléchir. A consommer sans modération.

Un grand merci à Ciné Trafic de nous avoir permis de découvrir ce film, grâce à l'opération dvdtrafic : "un dvd contre une critique".