« J'ai écrit les meilleures pages de mes livres à l'automne. J'ai vécu mes extases les plus riches à l'automne. C'est à l'automne que j'ai séduit les femmes les plus inouïes. C'est à l'automne qu'André Breton a rencontré Nadja. Aurait-il pu la rencontrer au printemps ? C'est durant les mois d'automne que Stendhal a écrit La Chartreuse de Parme. Peut-on imaginer un seul instant que Stendhal ait pu l'écrire en seulement cinquante-trois jours en dehors des mois d'automne, par exemple au mois d'avril ? Nadja est le livre de l'automne. Il représente pour moi le manifeste des mois d'automne. L'esprit de Nadja, c'est l'esprit de l'automne. La substance de l'automne, c'est la substance de Nadja. Le hasard, les rencontres, l'amour, le mystère, l'inspiration, les signes, l'errance, le magnétisme, la gravité, l'intériorité, le monde habité. »