One way ticket.

Par Globefreelancers @G_freelancers
Le texte qui va suivre est doublé d'une version en anglais afin de permettre de suivre mes aventures à mes nouvelles rencontres.
English version below each section. It’s the first time I try to write that much in English and I am not confident and fluent enough to promise it will perfectly describe how I felt over the last 6 months. Le 23 Mars dernier vers midi, Matt et Lenka me déposaient à l’aéroport de Toulouse. C’est avec les yeux humides que je passais la douane et que je m’éloignais en essayant de ne pas trop regarder derrière moi. Mon départ tombait pendant les vacances de mes parents qui étaient à l’opposé de là où je me rendais. Un aller simple pour l’Australie en poche, un sac à dos de 70L sur le dos et en avant. Je venais de terminer ma mission de contractuel pour l’éducation nationale. Quelques mois à enseigner la physique chimie à des élèves de 2ndedans un lycée général. Une expérience très riche dont je suis particulièrement fier. Entre autres parce que je ne pense pas avoir les compétences nécessaires à ce rôle mais aussi parce qu’humainement, c’est quelque chose qui valait la peine d’être vécu. Mon tempérament indépendantiste et l’administration française ne faisant pas bon ménage, il allait de soi que je n’y ferais pas carrière. L’idée a muri au mois de Janvier, alors que je discutais beaucoup avec mon ami Thibault qui avait franchi le pas 5 mois plus tôt et qui se retrouvait à traverser l’Asie du Sud Est avec une nana rencontrée en Australie. Son voyage et ses aventures me faisaient littéralement rêver, au point de rater les sorties d’autoroute le matin en allant bosser tellement je me perdais dans mes pensées. Je ne me sentais pas bien du tout à l’idée d’avoir un mode de vie dit « normal » à base de métro-boulot-dodo. Je ne voulais, et ne veux toujours pas de cette vie-là, elle ne me permet absolument pas de m’épanouir et ne me fait pas me sentir « à me place ». Sentiment sur lequel il est assez complexe de mettre des mots et qui est souvent assez difficile à concevoir de l’extérieur. Mais on pourrait apparenter cela à la recherche d’un peu de magie dans cette inertie morose. Pour l’anecdote, quand j’ai annoncé à ma mère que je souhaitais partir et ne plus (ou presque) travailler en France, sa première réaction fut : « Mais… Comment tu vas faire pour ta retraite ? ». Je n’ai pas pu m’empêcher de laisser échapper un petit rire nerveux avant de répondre « Maman… Tu penses vraiment que dans 40 ans la retraite existera encore ? Et puis, je serai peut-être mort dans 40 ans ! ». Et je tiens à souligner que Macron n’était pas encore en train de détruire ces 100 dernières années de luttes sociales à coups d’ordonnances au mois d’Aout pendant que les français se dorent la pilule sur la côte d’Azur. Il me fallait quelque chose qui brise cette routine, quelque chose qui me fasse me sentir libre et vivant. Les sorties pêche du week end, bien qu’extrêmement bénéfiques à ma santé mentale, ne suffisaient plus. Environ un mois avant le départ, je prenais mon billet d’avion, assurance et mon Working Holiday Visa valable un an. Avec dans la tête, l’idée, bien entendu, d’enchaîner sur la Nouvelle Zélande à l’issu de cette première année de voyage.The last March 23rd, around midday, my friends Matt and Lenka, that you can see on most of the articles on the blog, brought me to Toulouse’s airport. Tears was running over my cheek. A mix between happiness, freedom desire and a little bit of sadness. My parents were in holidays on the other side of the World when the one wat tickets to Australia were the cheapest. I just finished my substituting physics and chemistry teaching contract and was feeling like I were not in the right place every day. Something needed to change in my lifestyle, the standard underground-work-sleep was not for me. The idea to travel through Australia came in January, I was in touch with a good friend that left in September and really enjoyed this new way of life. He convicted me to do the same. I wanted to escape and after I took this decision, I felt already far away even while teaching. My mother’s first reaction has been: “Come on Ben, how are you gonna live while you’ll be retired ?’’ I smiled first. Then I answered that I did not believe that any retirement system would still be up in 40 years. And after all, I will probably be dead in 40 years. So here we are, on March 25thI was landing in Adelaide, in mind, 1 year in Australia and at least 1 year in New Zealand.

First Australian sunset on Glenelg Beach. Premier coucher de soleil australien sur Glenelg Beach.


L’Australie est connue pour être un pays vraiment facile pour voyager. Le boom économique que vit le pays fait qu’il y est très simple de trouver du travail, dans des domaines très variés, mais j’y reviendrai. J’avais décidé d’atterrir à Adelaïde, 5ieme ville du pays, seulement 1 million d’habitants. Le mois de Mars dans l’hémisphère Sud correspond à l’automne de chez nous et il y fait très doux. Je débarquais dans une ville, avec mon sac à dos et mes clopes sans trop de plan et avait décidé de me laisser guider par les rencontres. J’avais juste réservé 2 nuits dans une auberge de jeunesse histoire de faire la paperasse classique (ouverture du compte en banque, numéros de taxe pour pouvoir bosser, carte SIM et forfait téléphone etc). Après 23h de voyage, me voici en terre australe, il m’a fallu beaucoup de temps, plusieurs semaines, pour réaliser vraiment ce que j’étais en train de faire. Les 8h de décalage horaire m’ont pas mal secoué et alors que j’essayais de me reposer dans ma chambre de 6 personnes, mes premières rencontres se créaient. Deux sœurs finlandaises, un américain du fin fond de l’Utah et un hollandais. Je suis convié à venir boire « quelques » bières qui dureront finalement jusqu’à 4h du matin. Cette première journée ressemblait vraiment à ce que j’avais imaginé. La rencontre de gens avenants, ouverts d’esprit, qui ont des choses à raconter et du bagage. Il s’avère malheureusement que cela ne représente qu’un petit pourcentage des gens dont j’ai croisé la route à l’heure actuelle, mais heureusement, ils existent bel et bien, et chacune des rencontres de ce style est grandement appréciée. L’inconvénient avec ce mode de vie, c’est que tout est encore plus éphémère. Les liens se créés très vite mais se défont aussitôt parce qu’untel va à Bali dans 3j et untel à Melbourne dans 5. Après une semaine à Adelaide, je prenais la route de Melbourne en compagnie de Susanna, l’une des deux sœurs finlandaises. 10h de bus, de nuit, sans réussir à fermer l’œil une seule seconde à cause du couple quinquagénaire au QI à deux chiffres qui se dispute à l’arrière, aucun doute, c’est l’aventure rock’n roll dont je rêvais ! Susanna et moi avons passé une semaine à arpenter Melbourne de jour comme de nuit. C’était chouette, mais je me sentais oppressé dans cette grande ville, ses gratte-ciels, les trottoirs débordant de monde du quartier des affaires…  
Ça respirait la vie mais aussi tout ce que je voulais fuir. Australia is known to be very easy to start travelling. Heaps of jobs, very good wages in many different areas and friendly locals. The sentence I try to follow since the beginning is “No plans, best plan”. Indeed, you must follow some big lines, according to crop seasons to work regularly for example. But that was the only thing that dictated my moves. I met couple of nice guys in my first hostel and the first night I was already leaning to the bar. I followed a finish girl to Melbourne and my adventure started for real. I am not that much a big city guy as you may see in my previous articles, and the busy CDB life did not fit with me. So, from there, I tried to escape it as much as I could.

Accessories for raining camping night in my new house (car). Les compagnons de soirées pluvieuses dans ma voiture qui fait office de maison.


Je poursuivais donc ma route, en solitaire. Train, bus et vélo m’étaient devenus familiers. Le fil des rencontres m’amenait à Bright, petit village du Victoria (état dont Melbourne est la capitale), où la spécialité locale est la châtaigne, entre autres. Je travaillais à la récolte de ces dernières, payé au rendement et logé directement sur la ferme. Un petit groupe de français était déjà installé depuis quelques semaines. J’appréhendais un peu mes premières rencontres avec des compatriotes mais il s’avère que cette fois-là, je suis très bien tombé et que ces gens resteront des amis que j’ai hâte de revoir. Les châtaignes me permettaient de mettre pas mal d’argent de côté grâce notamment au fait que nous payions 2 packs de bière divisés par 7, par semaine pour le logement. Bon, ce n’était pas le grand luxe, je dormais dehors sur un canapé lit, mais cela me convenait parfaitement. La fraicheur des nuits, parfois négatives, était surmontée à l’aide de mon duvet de montagne et mon bonnet. Début Mai, la saison arrivait à la fin. Ces 3 premières semaines de boulot en Australie, le début d’une longue série, me donnaient confiance pour la suite. Maintenant, il me fallait une voiture. Cela impliquait un retour à Melbourne, de nouveau en solitaire.
My adventure brought me to Bright (Victoria) for chestnut picking. Accommodation was provided on the farm in exchange of 2 pack of beers divided by 7 people. Just few dollars each though. Friendly French people were already working here and I was a little bit afraid about meeting French people but these blokes were almost in the same way of thinking that I am. A pleasure to share this weeks with them. The piece rate pays allowed me to save good money before getting back on the road.

My favourite sunset.


Always time for a beer on the road. Toujours l'heure d'une biere sur la route.


Farm life.


Shot.


Je prévoyais d’aller explorer le centre du pays, son désert et ses merveilles géologiques sacrées pour les aborigènes qui peuplaient le pays avant le massacre des colons britanniques il y a 250 ans. Je me suis équipé d’un 4x4, un Jeep Grand Cherokee et m’élançais, cheveux au vent, vitres grandes ouvertes et playlist rock & blues volume au maximum pour un road trip que je n’oublierai jamais. Ce carosse allait devenir plus que mon plus fidele compagnon de route, il s'agissait de ma nouvelle maison. Mais il fut certainement la plus grosse erreur de mon voyage. L’achat de ce modèle de voiture, malgré un bon état global, seulement 260 000 km au compteur, ce qui n’est que la moitié de la durée de vie des véhicules ici, le fait qu’il s’agisse d’une Jeep, marque peu présente sur le territoire, compliquait énormément les réparations en cas de pepin. Et bien évidemment, les problèmes mécaniques se sont succédés au fur et à mesure que j’avalais les km. Je me suis retrouvé coincé dans la ville d’Alice Springs pendant plus de 3 semaines parce que les amortisseurs de mon bolide, après 2000km de pistes, avaient rendus l’âme. Les autochtones sont essentiellement des aborigènes. J’avais un peu lu au sujet de leur histoire avant de venir, mais je ne m’attendais absolument pas à cette ambiance dont l’adjectif qui décrit le mieux l’atmosphère est : malaisant. On est très loin de l’idée que je me faisais de ce peuple. Bien que dans leurs communautés non occidentalisées, relativement difficiles d’accès pour nous autres, ils soient très portés sur l’environnement, le respect et la spiritualité, les aborigènes qui peuplent les rues de cette ville m’ont vraiment fait me sentir mal à l’aise. Sans cesse en quête du moindre $ que l’on aurait en trop afin d’acheter de quoi se saouler, les regards sont pesants. Plusieurs ont tentés d’ouvrir les portes de ma voiture en pleine nuit et des dizaines de personnes se sont fait voler du liquide dans leurs tentes pendant leur sommeil. Ce qui est relativement compréhensible quand on connait l’histoire de l’Australie, qui jusqu’à il y a peu, n’attribuais même pas le droit de vote à ses premiers habitants !  Un racisme perpétuel de la part des colons et des « australiens » d’aujourd’hui, un rejet total de la société pour ces gens qui vivaient il y a 300 ans encore, en harmonie avec la nature. L’humain est vraiment l’espèce la plus ignoble de cette planète. Il a fallu venir ici, massacrer des gens qui ne demandaient rien à personne. Creuser des mines, détruire la forêt, construire des barrages…  Pour que des petits européens comme moi, en manque de sensations fortes puissent venir remplir des poches déjà bien trop remplies. Heureusement, les soirées au coin du feu à admirer les étoiles en bonne compagnie me réchauffent le cœur. Mais la vie de voyage c’est aussi beaucoup de rencontres éphémères, qui comme une éclosion des insectes aquatiques qui nous font vibrer, ne durent jamais assez longtemps.I wanted to explore the « Red Center » and his fabulous geological monuments. For that, I bought a Jeep Grand Cherokee which became my new home and also has been my biggest mistake. It looked like to be a good deal, only 260 000K on the clock, which is half-life for aussie’s vehicles. But many troubles happened on it, first the water pump broke down, then the shock absorbers, battery, and now the trunk… The main problem is that Jeep is not a common brand through Australia, so it is very difficult to get access to spare parts, even in big cities. The off-road tracks did not help that much, but why have a 4-wheel drive if I don’t drive on dirty roads, far from the highways? Because of the troubles on the car, I’ve been stuck in Alice Sprigs for 3 weeks. The vibes in this town were very special. I must admit I did not feel very safe at all. Aborigines people, with all the dirty background that white settlers caused to them, seem to be very angry.  Heavy eyes, robbery in campsites… I wished I could leave as soon as possible. Human is the worse species on this planet and what we cause to other people and environment make me more and more convinced every day. Hopefully, some great evenings around campfire watching the stars with awesome people make me feel better. Unfortunately, travel make them come and go through your life. As a huge hatching of flies, it never last long enough. 

Kings Canyon.


Couldn't pick up only one. Impossible de n'en choisir qu'une.


Uluru by sunset. Coucher de soleil sur Uluru ce qui lui confère une multitude de couleurs différentes.


Après ce périple, j’ai pas mal bossé, dans tout un tas de secteurs différents. Vignoble, élevage porcin, maçonnerie, travaux publics, jardinage… De quoi mettre quelques sous de côté. Il y a quelques semaines, j’ai décidé d’interrompre mon abstinence halieutique. Une Sage Approach 9’#5, un moulinet Vision Kalu et une soie, tous bon marché, dégotés dans un petit flyshop des Snowy mountains me permettront de prendre quelques truites lors de mes prochaines aventures. Les premières furent capturées rapidement, bien que les mouches locales soient loin d’être à la hauteur de celles de mes monteurs favoris (ils se reconnaitront, j’en profite au passage pour leur rappeler de se dépêcher de m’envoyer du stock parce que je découvre de plus en plus de rivières attirantes !). Il y a quelques mois j’avais posté un message sur un groupe facebook de pécheurs australiens et néozélandais. Mes premiers échanges avec les locaux furent plutôt plaisants et c’est comme cela que j’ai commencé à discuter avec Noel. Passionné de pêche à la mouche et fermier du Sud Est de l’Australie, mais aussi grand amateur de blues et rock’n roll ! Autant vous dire qu’il me tardait de le rencontrer. C’est donc il y a 5 jours que je rencontrais Noel après qu’il m’ait gentiment dirigé vers un couple d’ami pour me fournir un toit, un lit et une agréable soirée à refaire le monde avec deux australiens de très bonne compagnie. Nous étions tous les deux en route vers le Sud et nous sommes suivi jusqu’à sa splendide demeure. Située aux abords du célèbre Wilson Promotory National Park à une centaine de km de Melbourne et surtout, à quelques heures des fameuses Alpines, chaine de montagne aux multiples rivières abritant des truites. Les truites ont été importées par les colons anglais au début du XIXe siècle. Elles se sont plutôt bien acclimatées dans les cours d’eau des chaines de moyenne montagne du pays. De ce que j’ai pu en voir, la pression de pêche est relativement faible. Je devrais donc être en mesure de trouver des zones reculées avec pas mal de poissons peu farouches si vous voyez ce que je veux dire. Je me suis pris quelques jours de repos bien mérités chez Noel, je vais poursuivre avec un trip de pêche dans les Alpines avant de prendre le ferry pour la Tasmanie où je risque de passer quelques mois. Si je devais dresser un bilan de ces presque 7 premiers mois de voyage, les premiers mots qui me viendraient à l’idée seraient : liberté, perte de notion du temps et des distances et belles rencontres. Un mode de vie qui me sied à merveille donc. Mais si je pensais en prenant cet avion que je me tiendrais suffisamment loin des fous normalisés pour épargner ma santé mentale, je me trompais. Et quelle erreur. La grande majorité des personnes dont j’ai croisé la route était inintéressante, étouffante et souvent particulièrement irritante (surtout pour ce qui est de mes homologues français). Heureusement, quelques individus suffisent à largement faire pencher la balance (coucou Sophie, Joanne, Noel…). Avec la récente acquisition d’un petit PC je vais être en mesure de donner des news de manière plus régulière ici et de partager mes photos. Voilà, j’ai essayé de résumer un peu ma nouvelle vie, je pense qu’il me faudrait 4 ou 5 articles de plus pour communiquer avec plus de facilité à quel point je m’y épanouis malgré la dose non négligeable de galères. Merci à ceux qui auront lus, prenez soin de vous et de mes copines pyrénéennes (dans la limite du raisonnable qu’on se le dise).
After this incredible road trip, I mostly focused on work. I found jobs in many different areas: bricklaying, civil construction, landscaping, farming… And I must admit I enjoy it pretty much. Doing variable tasks and change whenever it suits me is something I always wanted to do. But I couldn’t resist any longer to go back to fish. So, I bought a 9’#5 Sage Approach, a Vision Kalu reel and a Rio Gold line in a little flyshop in the Snowy mountains to be able to fish everywhere I go from now! I am still waiting for my favourites flytiers to send me decent flies and they may recognize themselves through these lines. 5 months ago, I started to chat with Noel, flyfisherman as much in love with nature and being on the river than I do. Farmer from the South Est of Australia, he is very concerned about environment and climate change which means we had to meet as soon as possible. The travelling facts did we couldn’t catch up before few days ago but we finally did it. He allowed me to have a roof and a great talk with friends of him while I was struggling to find a free camping site and we met the next morning. Aussie’s benignity has been shown enough to not be a myth anymore. I am writing this article from Noel and Josie’s living room where I probably receive the best welcome of these past 7 months and I would like to thank them again. In few days, I’ll go back on the road and explore the Alpines mountains where heaps of trout rivers run. Can’t wait to be on the streams for the dawn and smell this very particular mix of flavours when the life wakes up. To conclude, this first half year across Australia has been very rewarding for my state of mind, this new lifestyle allows me to feel good even though I had to overcome many troubles. I met few terrific people along the road and they will stay in my mind for ever. But I must admit that I have been disappointed way too much by the average lack of common points with most of the people I met. Probably because I was a bit naive and expected too much. The recent purchase of my laptop will allow me to share more and more articles and pictures. Thank you for reading, feel free to comment if something is not clear or if I made huge English mistake(s). 

Jungle flyfishing, thank you Noel for the picture.

A+Ben