Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction!
Recherche par tags (mots-clés)
Recherche d'évènements (agenda)
On assiste actuellement à la chute d’un des producteurs les plus puissants d’Hollywood, longtemps vu comme intouchable. Trois femmes, dont l'actrice Asia Argento, accusent même le cofondateur du studio Miramax, de viol. Le conseil d'administration de sa maison de production, The Weinstein Company, l’a licencié peu après l’affaire. Tout Hollywood se dit écœuré de l’affaire, comme découvrant un secret qui ‘en avait jamais été un, et des agissements loin d’être des cas isolés. Léa Seydoux insiste sur cette culture de l’abus dans son témoignage dans The Guardian, "dans ce milieu, des réalisateurs abusent de leur pouvoir. Ils sont très influents. Avec Harvey, c'était physique. Mais avec d'autres, il y a les mots".
Dans le New Yorker, on apprend l’omerta d’Hollywood autour de Weinstein qui lui a toujours permis de continuer sa carrière. Le producteur, avec l’aide de ses avocats et de son équipe de relations publiques, a manœuvré depuis des décennies pour que rien ne soit rendu public sur les cas de harcèlement et d’agressions. Huit victimes auraient accepté un règlement financier. D’anciens employés parlent d’une "une culture de la complicité" dans les entreprises dirigées par Weinstein. "De nombreuses personnes étaient parfaitement au courant de son comportement mais soit en étaient complice, soit elles fermaient les yeux".
La loi du silence est encore forte autour du producteur, même si en réalité sa réputation n’était plus à faire. L’actrice Jessica Chastain affirme avoir été avertie dès le début, et Angelina Jolie déclare avoir prévenu les actrices qui s'apprêtaient à travailler avec Harvey Weinstein à la suite de sa "mauvaise expérience" avec lui. Aujourd’hui encore, de nombreuses stars ayant collaborées avec ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
Le pouvoir est bien l’élément central de ce scandale qui aurait dû éclater depuis longtemps. Le New York Times explique: "La véritable histoire n'a pas fait surface jusqu'à présent parce que trop de gens, dans les industries des médias et du divertissement, ont eu trop de choses à gagner d'Harvey Weinstein pendant trop longtemps". Ronan Farrow, auteur de la longue enquête sur Weinstein résume: "Sur une période de nombreuses années, beaucoup de médias ont travaillé sur cette histoire et fait face à de très fortes pressions".
Tout le monde sait, personne ne parle, jusqu’à l’ouverture de la boîte de Pandore… Est-ce la pointe de l’iceberg ou l’exception? Hollywood est-elle sur une nouvelle voie ou l’affaire finira comme tant d’autres par être oubliée? Le scandale aura au moins eu le mérite d’éveiller les consciences sur les violences subies par les femmes, et de généraliser le débat du harcèlement sexuel mais concernant la disparition du machisme en revanche, la route est encore longue.