Du 22 au 12 novembre 2017 - Vernissage samedi 21 octobre à 18h30
La Chapelle du Quartier HautSylvie Mir expérimente à travers le pictural, sa propre mesure très élastique du temps et de l'espace.
Le pictural peut s'étendre pour elle à la plasticité visuelle d'autres médiums et objets, sinon aux murs eux mêmes. Aussi le collage ou l'effet simulé de collage dans sa peinture (comme l'occultation, la coupure, la superposition) ont un rôle important. Dans l'atelier de peinture, l'activité picturale est une sélection d'instants perceptifs. C'est un possible en marche : à l'intérieur de la toile, gestes, traces, couleurs, formes et informes se complètent ou s'opposent, tout en progressant vers l'irruption, la concrétion finale d'un espace pictural : cet espace dont rien n'a été préconçu à l'avance mais dont tout événement a été tenté d'affirmation, mis en péril de brouillage, bousculé de hasard, menacé d'effacement puis monté, amené à coïncider en visibilité, à exister en picturalité dans le plan du tableau.
La photographie
cette image obtenue avec un dispositif technique où n'interviennent ni la main, ni le corps, ni la matière, intéresse pourtant Sylvie Mir qui la déplace de son point fixe pour mieux l'assimiler à son domaine pictural, à son modèle intérieur.
Ici des montages d'images photographiques rapprochent photographie et peinture, et obligent le regard à les assimiler comme un seul territoire visuel. Là des assemblages d'objets font d'une mise en relation précaire un moment poétique où l'humour et le dérisoire s'invitent parfois. Il s'agit dit-elle d'éprouver la peinture jusqu' à un certain équilibre : c'est comme faire une réussite aux cartes à jouer : vivre l'instant et la génération des instants en en retenant les traces.
La photographie
c'est l'arrêt du mouvant dans le cadrage, et sa mise à plat. A chaque image je capture ainsi mon expérience sensible visuelle avant qu'elle ne s'efface avec la sensation d'un instant définitif !
La peinture
c'est retenir le temps en matières, résoudre la dérive des fragments. C'est penser l'acte de peindre comme l'approfondissement des possibilités du regard et du moment, dans l'autorité visuelle d'un format.
Le travail va chercher en moi ce fond mémoriel d'expérience pour le réorganiser en peinture, ce support intermédiaire de partage. Vision rapprochée et vision éloignée s'y raccordent forçant un espace avouant sa part d'hétérogène, un peu écartelé, produit d'un temps repris sur le temps. '
Sylvie Mir . https://www.sylviemir.com
Chapelle du Quartier Haut Rue Borne 34200 Sète Tél : +33 4 99 04 76 00