"Croissance : la reprise accélère en France !" Un tel titre couple avec l'ébauche de réformes fiscales et sociales devrait mobiliser les énergies citoyennes pour ne pas gâcher cette nouvelle fenêtre de tir qui s'ouvre pour le pays.
C'est en effet le bon moment pour le citoyen qui entend être acteur de son destin de reprendre collectivement la main. Gâcher cette fenêtre de tir, ce serait une nouvelle fois laisser la bride sur le cou d'une représentation nationale empêtrée dans ses bisbilles et ses craintes. Bisbilles au menu des mouvements politiques de tous bords qui n'ont pas compris ou feignent de ne pas comprendre que la donne a changé. Il est urgent que le citoyen reprenne la main en disant clairement ce qu'il est prêt à accepter en regard de ce que commandent les attentes du plus grand nombre au plan économique et social. Le premier grand chantier est celui de la pédagogie des enjeux pour que le plus grand nombre les comprennent, se les approprient et pèsent pour refuser toute nouvelle procrastination. Les nouvelles technologies autorisent une vraie démocratie participative qui émerge ici ou là dans certaines communes pionnières. Paul Ricoeur dont certains et non des moindres se revendiquent disait : "est démocratie une société qui se reconnait divisée, donc traversée par des intérêts contradictoires et se fixe comme processus d'action d'associer, à parts égales, chaque citoyen dans l'expression de ces contradictions et la mise en délibération pour arbitrage".À l'aune de ce sage précepte, il faut donc analyser sans complaisance notre fonctionnement institutionnel et nos règles électorales. Cela doit permettre d'apporter rapidement les correctifs indispensables pour une meilleure représentativité de cette société civile souvent évoquée, revendiquée et si peu entendue et présente. Aristote que beaucoup convoquent quand cela les arrange disait "Chaque citoyen doit être tour à tour gouvernant et gouverné". C'est simplement affirmer que tout citoyen est e, capacité de prendre des responsabilités "politiques" et de les porter. Il faut tordre le cou aux vieilles lunes qui donnent à croire que certains ont plus de charisme ou de dons naturels pour faire de la "politique, la vraie : l'administration de la cité ! Ainsi pour arriver à ce que chaque citoyen qui en exprime la volonté, et veut consacrer un temps de vie au collectif se porte candidat, il faut le former. Un droit à la formation politique ouverte à tous. Une formation qui dévoile les méthodes, les particularismes des mandats brigués, assurée par des citoyens impartiaux, chers à R. Boudon, libres de toute attache politique économique ou syndicale.
Ainsi, sauf imprévu, la prochaine consultation électorale concerne l'Union Européenne (UE) avec son scrutin de liste. Compte tenu des enjeux ambiants qui menacent l'institution ce serait un beau moment pour voir se constituer des listes de citoyens formés, capables de bien expliquer, et questionneraient l'électorat sur les souverainetés qu'il entend partager, ou pas, au sein de l'UE.
R HASSELMANN