Qu'elle aime par dessus tout, d'un amour total
Elle le nourrit et s'en occupe jour et nuit
Elle est même persuadée qu'il comprend ce qu'elle lui dit
Elle passe son temps à lui raconter sa vie
Elle a l'impression d'avoir toujours son assentiment
Qu'il partage ses sentiments, ses tourments
Passionnément, intensivement... énormément.
Un poisson rouge, ça ne ment pas !
C'est une vraie source d'inspiration
En sa compagnie, elle a notamment appris
Qu'on n'a pas besoin d'être libre pour bien vivre
Il suffit de trouver son élément
L'élément sans lequel on ne peut pas survivre
Pour le poisson rouge, c'est l'eau
Mais pour elle, elle ne sait pas trop
C'est plus compliqué, moins élémentaire
La terre, le feu, l'eau ou l'air ne semblent pas faire l'affaire
Parfois, elle se dit que c'est peut être l'amour, son élément
Son cinquième élément, parce qu'elle ne peut se passer des quatre autres
Elle le découvre chaque jour
Sans savoir si c'est dans son œil ou dans l'œil de son poisson
Elle ne sait pas, elle se pose la question
Est-ce qu'il l'aime comme elle l'aime ?
Quelle atrocité que ce besoin de réciprocité
Devant ce fond d'incertitude
Plus rien ne tient... ni l'habit, ni l'habitat, ni l'habitude
Le poisson ne lui a jamais prouvé son amour
Elle en a rêvé... mais seulement rêvé
pom pom pom pom... Elle sort le poisson de son bocal
Et le dépose gentiment sur le sol, juste à côté
Il s'agite, sans eau il ne peut prendre la fuite
Se débat... se soulève en vain...
Parce qu'il n'a pas les moyens d'échapper à ce funeste destin.
La petite fille assiste à son agonie, sans lever le petit doigt
Et puis se lève, s'en va puis revient et lui marche dessus...
Exit la bonté, bonjour la cruauté !
Pour Tarantino, le réalisateur qui m'a inspiré ce tableau, il y a des tueurs-nés
Des êtres comme elle qui naissent avec un gène criminel...
Qui finissent tôt ou tard par passer à l'acte...
C'est dans leur A.D.N.
Ils cherchent, attendent l'occasion et quand elle ne survient pas, ils la provoquent.
Y a pas plus méchant... que cette méchanceté sans nom
C'est toi... c'est moi - c'est l'homme !