J’entends que la France n’a pas bien entamé son championnat d’Europe des Nations? Laissez moi en douter. Au contraire: j’ai rarement vu une équipe maitriser aussi bien son sujet.
Petite explication stratégique à l’attention de ceux qui n’ont pas bien compris la singulière et intime mécanique des poules de qualification. Raymond Domenech et ses hommes ont fait la seule chose qui soit un peu sensée dans ce genre de situation, sauf à s’en remettre uniquement à la glorieuse incertitude du sport, ce qui serait très imprudent.
A ce niveau de la compétition, il faut en effet envisager tous les scénarios. Compte tenu de la difficulté du groupe C, dans lequel évolue la France, mais aussi on le sait l’Italie et les Pays-Bas, il existe une très forte probabilité que tout se joue à l’occasion de la dernière journée. Or, la plus grande des imprudences, la plus grande des erreurs aurait été de risquer de mettre trop rapidement hors jeu une formation avant ce dernier tour.
Il faut donc bien insister: dans l’hypothèse - très vraisemblable donc - où tout se jouerait le mardi 17, il aurait été suicidaire pour l’équipe de France d’affronter de son coté en ouverture une Roumanie encore en jeu et pour cause, et de risquer qu’elle soit par contre déjà éliminée pour son dernier match (contre les Pays-Bas), autrement dit d’offrir sur un plateau trois points à l’un de ses adversaires directs.
Avec le point qu’elle a pris, et les deux qu’a subtilement cédés la France, la Roumanie peut au contraire conserver son pouvoir de nuisance jusqu’au bout!
Il fallait y penser. Mais c’est à la parfaite maitrise de ces petits détails que l’on reconnait les grandes équipes.
Bien joué les Bleus!
Olivier Zilbertin