La mise en scène est imparable : nous sommes enfermés dans ce huis clos avec des personnages qui se mettront à nu devant nous, et d’autres sans visage. Les lumières, la structure (barreaux de la chambre, escalier, rideaux sur lesquels sont projetés des images ou les jeux d’ombres d’une forêt), tout ce qui se voit nous projette dans l’intimité d’un couple. De temps en temps une voix féminine semble témoigner, faire le lien, permettre de raconter ce qu’on voit, ce qu’on entend. Car le dispositif sonore a son importance : les voix nous parviennent suffisamment amplifiées pour sembler se déposer dans nos oreilles comme on dit un secret. Ce qu’on voit, ce qu’on entend nous oppresse. Nous ne savons plus ce qui est vrai, ce qui est fiction. Nous ressentons un profond malaise. Ce théâtre fait naître en nous une inquiétude impuissante.
Centrée sur l’histoire du couple, la mise en scène de Laurent Bazin écarte sans doute certains aspects du livre d’Éric Reinhardt, qu’il faudra peut-être que je lise quand j’aurai fini la lecture de son ouvrage précédent, Cendrillon.
J'ai vu ce spectacle au !POC! d'Alfortville (94)
Photo@SvendAndersen_9575