Annoncé depuis quelques mois déjà, l’artiste suédois a également annoncé quelques jours seulement avant la sortie officielle de Bury The Hatchet qu’il allait publié Looking Glass II, en versions digitale et vinyle. Pour les plus chanceux, une version deluxe limitée compile les deux disques, comme ce fut le cas pour Looking Glass I qui figurait sur le CD bonus de l’édition double de l’album Self Portrait.
Alors, que dire de ce Jay-Jay Johanson cuvée 2017 ? Vraisemblablement, il ne cherchera pas à sortir de la confidentialité qui lui sied si bien, alors même que sa reconnaissance est internationale, de Saint-Pétersbourg à São Paulo, en passant par la France ou la Suède bien entendu.
Si le single « You’ll miss me when I’m gone » publié il y a quelques temps n’avait pas éveillé en moi d’intérêt particulier, si ce n’est qu’il s’agit d’un morceau typique du Suédois pour qui connaît ses dernières productions, une seule écoute de l’album ne pourra que ravir de A à Z.
L’initiale « Paranoid » est parfait en ouverture, mais je suis surtout d’emblée en complète admiration devant « November » et « She’s almost you ». Certes, je ne dévoilerai rien en disant que le piano tient une place singulière tout au long de l’album. Mais si le fidèle Magnus Frykberg joue le piano sur le single et le très élégant « Bury the hatchet », c’est bien Jay-Jay lui-même qui s’occupe de tous les autres passages sur l’instrument qui, sans nul doute, accompagne le mieux son chant aussi serein qu’envoûtant.
Entièrement interprétée au piano, « The girl with the sun in her eyes » est l’une des chansons les plus bouleversantes que Jay-Jay Johanson a pu nous offrir à ce jour. Ensuite, alors que « Snakes in the grass » est plutôt énigmatique, « Advice to my younger self » est au contraire d’une introspection tellement touchante qu’à aucun moment elle n’en devient gênante.
La seconde instrumentale « An empty room » est d’une beauté saisissante qui n’a d’égale que son humble simplicité. Le morceau suivant, « From major to minor », on sent bien, à l’aise, comme dans un café-piano, avec les murmures des tables alentours et, en fond ou en premier plan, le pianiste qui semble n’être là que pour nous.
Sur « Rainbow », c’est d’abord Robin Guthrie (que tout le monde connaît en tant que moitié des Cocteau Twins) qu’il faut remarqué à la guitare au beau milieu des sonorités électro puis, bien entendu, sa fille Lucy Belle Guthrie (et dont la mère n’est autre que Elizabeth Fraser, chanteuse des Cocteau Twins), pour un duo des plus délicats.
Le final « Nightmares are dreams too » poursuit de plus belle l’ouverture électronique, avec un piano lancinant en fond sonore. À noter que sa femme Laura Delicata, qui s’est une nouvelle fois chargé de la photographie, est auteure des paroles de « Wreck ».
Nul doute que Bury The Hatchet a tout d’un album qui saura grandir avec le temps. Rendez-vous fin décembre pour le vérifier.
(in heepro.wordpress.com, le 12/10/2017)
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