Il est clair, avec cette étude de l'UT Southwestern Medical Center, publiée dans la revue Neoplasia, que certaines bactéries bénéfiques du microbiome contribuent à la réponse au traitement des cancers. Ici, les chercheurs identifient même 3 familles de bactéries spécifiques particulièrement importantes, Bacteroides thetaiotaomicron, Faecalibacterium prausnitzii et Holdemania filiformis, dans le succès d'une immunothérapie ici chez des patients atteints de mélanome métastatique.
Les patients porteurs de certains types de bactéries dans leur microbiote intestinal ont ainsi " plus de chance " de bien répondre à une immunothérapie contre le cancer, et dans ce cas contre le mélanome métastatique. Alors que l'incidence de ce type de cancer a augmenté au cours de ces 40 dernières années et que les immunothérapies constituent aujourd'hui une option de choix, qui permet d'améliorer considérablement le pronostic, seulement environ la moitié des patients sont en rémission. Il reste donc du chemin à faire pour optimiser les résultats de traitement.
Des bactéries qui boostent le système immunitaire : Les chercheurs analysent ici les bactéries intestinales de 39 patients atteints de mélanome traités par immunothérapies et constatent cette forte association entre la présence de bactéries spécifiques et une bonne réponse au traitement. Selon les auteurs, il semble que certaines bactéries soient nécessaires pour optimiser l'efficacité des immunothérapies. Des bactéries qui boostent d'une certaine manière le système immunitaire afin qu'il soit encore mieux capable d'attaquer les cellules cancéreuses et de les éliminer.
Un cas patient, 3 types de bactéries : ce patient, grand-père, diagnostiqué avec un mélanome métastatique, découvert aux poumons au cours d'une pneumonie a été traité par perfusion de nivolumab, un médicament immunothérapeutique qui agit " libérant " le système immunitaire, ce qui permet aux défenses naturelles du corps d'agir de manière démultipliée. Les chercheurs qui constatent que ce patient est porteur de bactéries intestinales spécifiques et apparemment bénéfiques, émettent l'hypothèse que ce microbiome a contribué au résultat. Après vérification chez les patients ayant bien répondu à l'immunothérapie, les chercheurs identifient 3 types de bactéries, Bacteroides thetaiotaomicron, Faecalibacterium prausnitzii et Holdemania filiformis, dans le tractus intestinal de ces patients.
Quel processus sous-jacent ? Après avoir identifié le lien, les chercheurs ont examiné les métabolites et identifié une corrélation avec l'acide anacardique, présent dans les noix de cajou et les mangues, et ces bactéries bénéfiques. Si ces premières observations n'établissent pas la relation causale entre les microbes intestinaux et l'efficacité de l'immunothérapie, elles vont très probablement pouvoir mener à terme, à " un cocktail probiotique " qui pourrait être administré en combinaison avec l'immunothérapie pour plus d'efficacité et moins d'effets indésirables aussi.
Équipe de rédaction Santélog