Ce roman d'Elizabeth Hand traîne depuis des années lumières dans ma PAL ! J'avais peur de retrouver un nouveau Possession, et je n'étais pas prête à affronter un tel ennui. Et puis, le titre me faisait peur : Mortal love ou L'ensorceleuse, dans quelque langue que ce soit, ça peut annoncer un truc très très moyen. En fait, rien à voir ! Avec ce roman, c'est la féérie qui entre dans le monde, en prenant son temps.A travers divers personnages masculins, entre le XIXe siècle et nos jours, nous croisons une femme, les cheveux auburn, l'apparence un peu masculine, les yeux verts irisés, aux senteurs de pomme. Tous en sont toqués. Attachés de près ou de loin aux préraphaélites, ces artistes célèbrent et peignent éternellement cette même femme. Parmi les personnages que nous rencontrons, certains prennent plus d'importance que d'autres. Comme Daniel, ce journaliste qui étudie l'histoire de Tristan et Iseult, et rencontre Larkin, une femme qui ressemble furieusement à celle décrite plus haut. Ou Radborne, un dessinateur américain.Jouant avec les contes de fées, les liens entre les mondes et l'univers de préraphaélites, Hand tisse une histoire d'amour et de désir. Mais reste toujours à la limite du féérique. Il y a des éblouissements, des hallucinations, bref, des éléments qui nous plongent dans un autre monde. Il y a aussi des références à des poèmes, à des contes, à des tableaux. Mais tout reste un peu flou et obscur, à double sens. C'est à la fois agréable et un peu frustrant. Que sait-on finalement, de cette femme et de son monde une fois la dernière page tournée ? Il nous reste des livres, des tableaux... Un roman parfois brouillon, qui explore beaucoup de pistes qu'il n'exploite peut-être pas assez, qui compte un peu plus de pages que nécessaire, mais qui entraîne malgré tout son lecteur, qui l'intrigue (et le frustre un peu). Bref, une promenade auprès d'une fée insaisissable, pour les amateurs de contes, d'Angleterre et de XIXe siècle.