Magazine Culture

Tomas Tranströmer – Postludium

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Tomas Tranströmer – PostludiumJe racle comme une drague sur le fond de la terre.
Ne s’accrochent que des choses dont je n’ai nul besoin.
Indignation lassée, résignation ardente.
Les bourreaux emportent les rochers. Dieu écrit sur le sable.

Chambres calmes.
Les meubles sont prêts à l’envol dans la clarté lunaire.
Doucement j’entre en moi
par une forêt d’armures creuses.

*

Jag släpar som en dragg över världens botten.
Allt fastnar som jag inte behöver.
Trött indignation, glödande resignation.
Bödlarna hämtar sten, Gud skriver i sanden.

Tysta rum.
Möblerna står flygfärdiga i månskenet.
Jag går sakta in i mig själv
genom en skog av tomma rustningar.

*

I drag like a grapnel over the world’s floor—
everything catches that I don’t need.
Tired indignation. Glowing resignation.
The executioners fetch stone. God writes in the sand.

Silent rooms.
The furniture stands in the moonlight, ready to fly.
I walk slowly into myself
through a forest of empty suits of armor.

***

Tomas Tranströmer (1931-2015)La place sauvage (Det vilda torget,1983) – Œuvres complètes 1954-2002 (Le Castor astral, 2016) – Traduit du suédois par Jacques Outin – The Great Enigma (New Directions, 2006) – Translated by Robin Fulton



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stéphane Chabrières 13365 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines