La suppression massive des emplois aidés annoncée par le Gouvernement aura un effet : tuer le service public local.
L'opération " ville morte " lancée le 18 septembre à Hirson puis dans d'autres villes et villages visait à démontrer, par l'exemple, ce que sera, demain, une ville, un village sans service public. Partout, la mobilisation fut au rendez-vous.
Grâce au socialisme municipal, le PS demeure ancré dans les territoires. Au-delà, les élus locaux - quelle que soit leur tendance politique - sont en attente d'une expression nationale de leur colère et de leur désarroi. Colère et désarroi, ferments du national populisme développé dans le pays.
Le combat en faveur des contrats d'utilité publique n'est pas la traduction d'un égoïsme municipal. Il est l'expression d'une opposition responsable, efficace face à l'injustice sociale et territoriale, face à une fracture sociale plus douloureuse que celle que Jacques Chirac voulait réduire en 1995.
Dire à ces hommes et à ces femmes, qu'ils coûtent chers avec leurs 680 € mensuels, c'est afficher beaucoup de mépris pour ces petites fourmis de la croissance dont l'indemnité est intégralement réinjectée dans l'économie locale. Dans le pays, ces milliers de sacrifiés attendent que des voix portent la leur. Voilà pourquoi le Parti Socialiste propose de constituer un collectif intitulé " Dignité et solidarité avec les emplois aidés ", élargi et ouvert aux associations d'élus et responsables associatifs de progrès.
Dans nombre de communes, dans chaque département, des initiatives sont prises pour défendre les emplois d'utilité publique, les associations et les collectivités locales en même temps que leur autonomie et leur existence. Ce mouvement doit maintenant revêtir une dimension nationale.