Présenté au dernier Festival de Cannes, Rodin n'avait pas su séduire pleinement son public. Trop hachuré, trop tourmenté et finalement, inachevé. Le biopic reste froid, figé. Et à l'inverse des sculptures de l'artiste, aucune vie ne se dégage de l'œuvre.
Rigide. Rien ne bouge, tout semble planifié, écrit, calculé. Les acteurs déambulent selon un chemin bien tracé et se parlent avec des mots trop recherchés. Cette envie de beauté et de perfection par laquelle Jacques Doillon s'est laissé envahir, ruine complètement l'idée du vivant et de l'authentique si chère à Rodin. Le long-métrage nous enferme alors dans un musée ou chaque pièce regorge de trésors pétrifiés, aux émotions inaccessibles et oubliées. L'ennui ne fait ainsi qu'une bouchée de ce spectacle poussiéreux et inanimé, rongé par ce concept classique tristement dépassé.
Sincère. Si tous ces plans esthétiques et statufiés paraissent difficiles d'accès, Vincent Lindon ( La loi du marché) parvient à façonner un caractère passionnant et passionné, qui n'existe que pour l'art et sa vérité. Dommage que ses partenaires de jeu se soient laissés gagner par cette mise en scène trop récitée. Pas de naturel, pas de spontanéité. Simplement un joli travail propre et soigné, dont l'élégance ne suffit pas à fasciner.
Rodin sort en DVD, Blu-ray et VOD le 11 octobre 2017.
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