Vieux éventails

Par Vertuchou

J’aime les éventails fanés
Dont le lointain passé chagrine :
Dans le tombeau de leur vitrine
Ils dorment, les abandonnés !
D’où viennent-ils ? Quelles mains blanches
Les ont balancés, autrefois,
Dans les tête-à-tête du bois
Où le soleil dorait les branches ?
Quels sont les doigts très effilés
Qui les ouvraient, dites, grand’mères ?
De quelles amours éphémères
Ont-ils vu les chers défilés ?

Combien de tendres confidences
Ont-ils entendu, — doux secrets !
Les vieux éventails sont discrets
Au souvenir des contredanses,
Où doucement, très doucement,
Avec quelque nuance exquise
Le marquis disait en… mimant :
« Ne veux-tu pas être marquise ? »

Max Waller

 

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