L'ivermectine, un médicament utilisé dans le traitement de l'infection parasitaire révèle son bénéfice anticancéreux, avec cette recherche de l'Université d'Osaka. Ces travaux, présentés dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine (PNAS) désignent une nouvelle cible, le gène KPNB1, dans le traitement du cancer épithélial de l'ovaire et révèlent l'effet antitumoral de l'ivermectine sur les cellules cancéreuses qui interagissent avec le gène responsable.
Alors que l'ivermectine est déjà approuvée pour traiter les infections parasitaires, tester le médicament pour le traitement du cancer de l'ovaire devrait bénéficier de processus simplifiés. Le besoin est là alors que le cancer épithélial de l'ovaire est difficile à traiter en raison de son hétérogénéité. Le taux de mortalité reste stable depuis des décennies et le besoin de nouveaux médicaments visant de nouvelles cibles de médicaments est évident, commente l'auteur principal, le psychologue Michiko Kodama de l'Université d'Osaka.
L'activation et l'inhibition du gène KPNB1 a un effet direct sur l'apoptose tumorale : à la recherche de nouveaux gènes cibles, les chercheurs ont identifié ERBB2, déjà connu et ciblé en clinique puis le gène KPNB1. KPNB1 possède les caractéristiques d'un oncogène et les chercheurs confirment que sa surexpression accélère de manière significative la prolifération et la survie des cellules tumorales, alors que son inhibition induit leur apoptose. Enfin, chez les patientes atteintes, une expression plus élevée du gène aggrave le pronostic. Bref, KPNB1 n'est pas forcément une cause ou un déclencheur du cancer, mais s'avère être une cible prometteuse.
L'étude ouvre ainsi la piste d'un candidat suppresseur des propriétés oncogénétiques de KPNB1 : comme l'ivermectine qui inhibe l'activité de KPNB1 et démontre un effet synergique combinée avec le paclitaxel, le médicament standard pour le traitement du cancer épithélial de l'ovaire.
Si les mécanismes moléculaires sous-jacents à cet effet synergique restent mal compris, l'usage clinique de longue date des 2 médicaments, Ivermectine et paclitaxel devrait faciliter les essais cliniques.Équipe de rédaction Santélog