J'avoue : j'ai bâillé tout au long de ce film. A deux ou trois reprises, Morphée n'était pas loin de m'emporter dans ses bras.
On est d'accord sur un point : visuellement, tout est très beau, les images, les décors, les paysages futuristes - même si la plupart du temps la météo en 2049 est grise et crasseuse.
Malheureusement, le spectacle est plombé par d'interminables séquences contemplatives et bavardes, qui me semblent terriblement vides de sens et d'émotion. Quelques scènes d'action s'invitent certes de temps en temps dans la trame mais elles le font presque en s'excusant. Le récit adopte délibérément un tempo soporifique, et le peu de suspense qu'il y a est dilué dans un magma pâteux et contrarié.
Comme si cette lenteur assumée, la faiblesse du scénario et l'aridité des personnages ne suffisaient pas, viennent se greffer sur la machinerie deux autres éléments particulièrement pesants. D'abord Ryan Gosling, qui une nouvelle fois est inexpressif, monolithique, impavide, on a l'impression qu'il n'en a rien à faire de l'histoire où on l'a fourré, et quand enfin il sourit, on n'y croit pas une seconde. Son face-à-face tant attendu avec Harrison Ford est particulièrement bancal : il me semble même que Harrison a du mal à garder son sérieux. Comment a-t-on pu donner un rôle pareil (qui passe tant par l'expression du visage) à ce beau gosse qui visiblement ne sait pas jouer ?
Deuxième erreur monumentale : fallait-il vraiment redonner les synthés à Hans Zimmer, qui en profite pour inonder l'écran et la salle de nappes sonores assourdissantes et grandiloquentes ?
Tout cela mis ensemble donne un film de 2h30 ennuyeux, prétentieux et stérile.