Du 13 octobre au 9 décembre 2017 - Vernissage:12 octobre de 18h30 à 21h
http://www.galerie-goutal.comDepuis une dizaine d'années, le travail de Philippe Calandre s'articule autour l'architecture et plus récemment de l'utopie. A partir de 2012, il utilise la technique du photomontage pour introduire de l'imaginaire sur des sites réels. La splendeur des paysages de Philippe Calandre tient à un équilibre subtil entre le passé, le futur et le présent. L'utilisation du noir et blanc ou bien de couleurs estompées donne à ses compositions une valeur a-temporelle. Le photographe nous transporte ainsi vers des contrées indéterminées dans lesquelles nos rêves et notre inconscient peuvent se projeter.
Ces utopies font subtilement écho à toute une culture littéraire, architecturale et cinématographique.
On pense notamment à Thomas More, fondateur du concept de l'utopie au XVIème siècle, à la cité babélienne de Fritz Lang dans le film Métropolis et aux créations futuristes de l'architecte Antonio Sant'Elia.
L'originalité de Philippe Calandre réside aussi dans la redondance du motif de l'architecture industrielle. Dans la série Isola Nova (commande de la Fondation Wilmotte en 2013), elle s'imbrique savamment aux bâtis prestigieux d'une Venise ancienne. Dans Méta Locus, elle s'impose au regard, hérissée de cheminées et de silos, telle un labyrinthe dont on ne peut trouver ni l'entrée ni la sortie. Ces structures étranges surplombent des paysages désertiques dans toute leur immuable et mystérieuse beauté.
Vides de présence humaine, les utopies architecturales de Philippe Calandre sont sublimées par la précision extrême qu'il apporte au montage de ses images. Leur grand réalisme tient notamment à la maîtrise des ombres portées, de la luminosité et des fondus au gris qui ne laissent transparaître le moindre raccord.
Porté par la liberté de création que lui inspire le médium photographique, Philippe Calandre en est venu à inventer ses propres formes repoussant ainsi les limites initiales de la " camera obscura ".