Rare représentante du secteur financier parmi les cabinets d'avocats et départements juridiques de grandes entreprises sélectionnés pour la compétition, la banque orange a donc été récompensée par le Financial Times d'un trophée de la « stratégie et du changement des comportements » pour la conception de deux projets, l'un portant sur la signature électronique et l'autre sur l'intelligence artificielle, dont le développement est désormais porté, pour 6 mois, par son accélérateur interne, avec un budget significatif.
Pour ING, ce succès n'est que la reconnaissance de sa conviction profonde que toute son organisation et tous ses collaborateurs peuvent – et doivent – contribuer à l'innovation. Et il n'est pas question ici de se contenter d'apporter des améliorations plus ou moins importantes aux processus internes ou d'introduire de nouvelles technologies pour rendre plus efficace l'exécution des tâches quotidiennes : l'ambition est bien que tout le monde participe à la création de valeur pour la banque et pour ses clients.
Au sein de son département légal, en particulier, ING a ainsi rassemblé 450 de ses juristes du monde entier à l'occasion d'un « bootcamp » d'innovation destiné à promouvoir et concrétiser cette vision à grande échelle, et en faire un modèle pour tous. Par ailleurs, quand ces collaborateurs ne sont pas eux-mêmes à l'origine des nouveaux concepts, ils ont également mis en place des équipes virtuelles d'experts pour accompagner et conseiller au plus près les initiatives lancées dans les autres entités.
L'exemple donné par ING est extrêmement utile pour faire évoluer les mentalités en vigueur dans la plupart des institutions financières. Il ouvre d'abord une fenêtre extraordinaire sur le potentiel que peut représenter une inversion de perspective dans les directions juridiques, quand, au lieu de ne considérer leur rôle que comme un instrument de contrôle et de modération, leurs collaborateurs deviennent acteurs de l'innovation, œuvrant dans le même sens que le reste de l'entreprise.
D'autre part, ce mouvement constitue aussi un facteur exceptionnel de libération des énergies créatives dans l'organisation, notamment à travers le simple fait que les salariés susceptibles de proposer leurs idées cessent de s'auto-censurer par habitude de se faire freiner, voire éconduire, sous prétexte (généralement fallacieux) d'incompatibilité avec la réglementation. Naturellement, les mêmes principes sont directement applicables à d'autres disciplines traditionnellement « répressives », telles que la sécurité.
Voilà pourquoi l'innovation et la transformation « digitale » ne peuvent rester isolées et pourquoi la propagation de cette culture doit viser tous les employés, sans exception…